Les Maybach sont fabriquées en Europe, plus précisément en république tchèque, pays qui a déjà démontré son savoir-faire en matière de lutherie semi-artisanale. La philosophie de la marque allemande est simple, faire les meilleures guitares au meilleur prix dans un esprit traditionnel et vintage.
Fidèle
Assez logiquement, la Lester est donc très proche de son modèle, avec des mensurations paraît-il un peu différentes mais, franchement, à l’œil nu, à part une corne qui semble légèrement plus fine et la tête logiquement différente, bien malin celui qui pourra pointer ce qui change. Il en va de même pour la structure de la guitare, corps et manche collé en acajou, table érable tigrée de très bel aspect sur la guitare testée, touche palissandre de 22 cases. Le profil de manche est conforme à l’esprit de l’inspiratrice, très 59, donc ça remplit bien la main mais ça n’a pas le côté poutre propre aux millésimes des années précédentes de la marque de Kalamazoo.
On est frappé par la légèreté des Lester, j’ai pu en soupeser plusieurs sur le salon et c’est vraiment une caractéristique de ces guitares, elles tournent autour de 3,5 kg. Cela s’explique par le choix de l’acajou employé et, pour certaines guitares, parce qu’elles ont été très légèrement « chambered » si elles étaient encore un peu lourdes. Mais c’est vraiment à la marge et ne concerne pas tous les instruments. Sur celle que j’ai testée, j’ai eu beau tapoter devant et derrière en collant mon oreille contre le corps je n’ai pas décelé de cavité. La guitare est aged, donc reliquée mais d’une manière discrète et ultra naturelle.
Quel que soit l’angle sous lequel on la regarde, on ne trouve rien à redire à la fabrication, au look ou aux finitions de cette Lester c’est du très beau travail, comparable à ce qu’on trouve sur des LP beaucoup plus chères. C’est impressionnant. L’étui fourni est, lui aussi superbe, avec sa garniture « velours » vert profond et son revêtement à imprimé paisley.
Overséduisante
La Lester testée est un vrai délice, de confort tout d’abord, l’action est nickel, le manche est un vrai plaisir, les tirés sont faciles, on se sent vraiment bien aux commandes d’autant que l’instrument déborde de sustain et de résonnance. Précise, profonde, sonore même sans être branchée, on est tout simplement bluffé, Maybach met la barre très, très haut.
L’électronique ne change pas grand-chose par rapport au modèle : deux doubles d’obédience PAF vintage fabriqués par Amber pour Maybach. C’est vintage de chez vintage avec un niveau de sortie plutôt bas. C’est idéal pour tous les sons clairs, le jeu au doigts etc. , c’est très réactif et ça permet des variations très fines quel que soit le son de départ. En saturax, on aimerait encore un peu plus de joufflu, de grenu, de poils par moment et c’est sans doute le seul microscopique bémol sur ces excellentes guitares. Cela étant, on se promène avec plaisir sur tous les domaines habituels de la LP : jazz, blues, classic rock, hard et metal avec une bonne pédale de disto. J’ai passé un bon moment à m’éclater, enchaînant blues en son clair, sons crunch à la Paul Kossof, leads acédéciens, rythmiques boogie-rock texan, gros graoûh avec drop D. La guitare répond au doigt et à l’oeil, souple et rebondissante dans les graves, tranchante et étincelante dans les aigus, rugueuse et percutante dans les mids. Un gros, gros panard, d’autant que l’accordage ne bouge pas d’un poil.
Carton plein
Si vous cherchez une guitare de type LP qui soit fidèle à l’esprit de l’originale, qui vous en donne pour plus que le prix que vous aurez payé, la Maybach Lester est un des meilleurs choix du moment.