Fabriquée au Japon, elle adopte un corps de type LP avec une base plus plate et une belle table sculptée. A l’arrière, une découpe stomacale et un profilage de la corne inférieure et de la jonction corps/manche (à la dix-huitième case) augmentent le confort de jeu. Le veinage du bois est mis en valeur par le vernis blueburst qui va du bleu clair au noir, l’arrière du corps étant totalement noir.
Le manche en érable, assez plat, comporte une butée juste avant la crosse pour retenir la man gauche en cas de démanché rapide qui en outre renforce ce point, stratégique sur les guitares à crosse tilt-back comme celle-ci. Un sillet en matériau composite pour améliorer la glisse des cordes et donc leur tenue d’accord témoigne de l’attention dont la guitare a été entourée. Cette Edwards fait preuve d’un bon sustain naturel sans doute favorisé par la largeur des frettes qui sertissent la touche, vingt-quatre cases, en palissandre. Les mécaniques, des Gotoh à bain d’huile, et un couple de type Stop Bar et Tune-o-Matic constituent le reste de l’accastillage. L’E-HR ne souffre guère de reproches quant à sa fabrication.
Côté micros, on retrouve une configuration classique mais qui a fait ses preuves : deux humbuckers servis par un volume, une tonalité et un sélecteur trois positions. Les deux doubles concilient un fort niveau de sortie, donc une grosse patate, avec une grande précision dans les attaques. On entend distinctement chaque corde, ce qui n’empêche pas les accords de sonner monstrueux. Admettons-le, les sons clairs ne sont pas vraiment la vocation de cette Edwards même si le caractère progressif des deux potards et la finesse de la position intermédiaire laissent quelques possibilités dans ce registre. Sa vraie destination c’est... le grâouh ! Dès qu’on enclenche la saturation, la guitare se révèle, avec un son grenu, méchant et chaleureux sur le micro grave, un tranchant net et beaucoup d’harmoniques sur le micro aigu et une position intermédiaire moins sauvage pour calmer un peu le jeu de temps en temps. Ca larsène à qui mieux mieux, le son a du corps, une grosse présence et les harmoniques sifflées sortent à la pelle. Bref, elle sera nettement plus à l’aise sur Superbeast (cf. dernier Rob Zombie) que sur Jeux Interdits (cf. dernier Narcisso Yepes ?).
ESP signe là une machine de tueur impressionnante, bien faite, jolie et puissante. Son prix correct devrait lui faire remporter pas mal de suffrages chez ceux qui recherchent des sons à la Gibson avec un peu plus de brillance et un son un peu moins creusé.