La prose de Judge Fredd
Vous êtes ici : Accueil » Rubriques » Carte blanche à.... » Des Dieux et des Abysses : Pink Floyd

Des Dieux et des Abysses : Pink Floyd

D 25 octobre 2012     H 18:48     A Karl B. Bloch    


agrandir

Il ne s’est sans doute jamais demandé pourquoi il le faisait, mais c’est ainsi. Il a écrasé des racines et des cendres, broyé des morceaux de pierres. Puis il y a trempé ses mains et a laissé sur le mur de sa caverne les traces de ce qu’il avait vu.

Sans le savoir, même, il livrait ses dieux, mélangeant avec une évidence animale, le fait, le récit et la croyance. Le maniérisme n’existait pas, et l’homme se posait en passeur d’univers. Les questions viendront plus tard et parmi elles, celle de savoir ce qu’il a à raconter. Il se la posera un temps puis oubliera à nouveau. On ne saura sans doute jamais ce qu’entendait cet homme dans l’acoustique de sa caverne ou plus tard, sous sa tente ou encore après, au beau milieu des arènes

Pompeii

Live at Pompeii.

Lorsqu’ils installèrent leurs instruments dans les ruines des arènes de Pompeii, à quoi pensaient Waters, Gilmour, Wright et Mason ?

On dit, en sciences, qu’il y a deux choses qui définissent un message : la manière dont il est émis et celle dont il est reçu. Cette expérience unique, ce concert sans public, ne laisse entrevoir de réponses que sur le premier aspect de cette définition. Peu importe son écho et ce qu’il fera naitre dans l’esprit de ceux qui le recevront, eux étaient là.
Sur le sable et les cendres, dans le théâtre du plus grand combat des hommes : l’Empire contre la Terre. Le plus grand message de la Terre à l’homme.

Ce Live at Pompeii est un message, par sa construction même : une performance filmée sans public, une trace destinée au futur. Celui qui écoute reçoit ce message d’une époque où l’on ne craignait pas la façon dont il allait être reçu.
Ils voulaient y aller, ils n’avaient pas besoin d’audience, c’était le lieu, les arènes, qu’ils voulaient faire chanter. Contrairement aux apparences, ce n’est pas leur musique qu’on entend sur le Live at Pompeii, c’est la résonance de ces ruines en réponse à ce qu’ils avaient alors à offrir : Meddle, du Pink Floyd...

Mademoiselle Nobs

Les Pink Floyd font partie de ces artistes qui, s’ils devaient parler de l’existence de l’Univers ou la naissance d’un Dieu, le faisaient.
Aujourd’hui, à l’heure où l’on a l’aplomb de poser sur bande le goût de ce qu’on mangera ce soir ou le sms que l’on vient de recevoir, il est vertigineux de se replonger dans les ’Echoes’ de ces quatre architectes qui, en 23 minutes, rappellent à celui qui sait écouter qu’au moment même où il sue dans un RER pour aller fournir un travail qui sera sans doute jeté aux ordures par un autre maillon de la chaine alimentaire, à cet instant même, et par plusieurs milliers de mètres de profondeur, dans les abysses des océans, vivent et évoluent des organismes capables de générer leur propre lumière.

 

Mots-Clefs

Type d’article
Avec vidéo
Musiciens/Groupes
Pink Floyd

 

Plus sur le web


Rechercher

5 articles au hasard

1.  Machine de guerre

2.  Whammy à tout faire

3.  Enflammée

4.  Prenez votre pied !

5.  Jet City 3 saveurs


Dans la même rubrique

25/10/2012 – Des Dieux et des Abysses : Pink Floyd

24/10/2012 – Rory Enlightened