Au sortir de l’étui (rigide à l’extérieur et douillet à l’intérieur) on découvre un très bel instrument jouissant d’une finition sans reproche. le corps en aulne, surmonté d’une table en érable ondé ne manque pas d’élégance. Il présente les chanfreins de confort habituels, passage du bras et découpe stomacale, et reçoit un pickguard façon nacre pour couronner le tout. Son Old Violin Sunburst souligné d’un faux/vrai binding lui-même rehaussé d’un filet noir laisse transparaître les très beaux dessins du bois. Le manche d’une pièce d’érable bird’s eye vient de chez Warmoth. Il présente un dos assez rond au niveau des premières cases qui semble devenir plus plat au fur et à mesure que l’on progresse vers les cases aiguës. La touche palissandre, vingt-deux cases est nantie de frettes moyennes. La jonction corps/manche s’effectue à hauteur de la dix-huitième case, autorisant un accès parfait aux aigus.
Bien lotie
Puisqu’il s’agit de haut de gamme, on n’a pas lésiné sur l’équipement : accastillage doré de la plus belle eau, incrustation de nacre sur la crosse, micros Seymour Duncan, chevalet vibrato VSV Vintage Tremolo Wilkinson et six mécaniques Spertzel à blocage à hauteur de fût décroissante. Bref, on n’a pas lésiné sauf sur un point : sur le modèle testé et c’ est d’autant plus bête que la solution coûterait moins de dix francs par guitare à Yamaha, malgré la hauteur de fût décroissante des Wilkinson, les cordes étaient insuffisamment plaquées contre le sillet. Leurs vibrations ne sont dans ce cas pas bien captées par le bois et il s’ensuit une espèce de voile sur le son. Il suffit d’appuyer sur les cordes derrière le sillet pour que la guitare gagne 50% de résonance. Dès lors on peut se demander pourquoi Yamaha dont le travail sur cette guitare est par ailleurs irréprochable ne s’est pas fendu de deux bêtes guide-cordes sur les quatre dernières cordes. Cela aurait évité ce genre de problème idiot mais casse pied. Cette remarque ne sera sans doute pas valable pour toutes les guitares de la série mais à ce niveau de prix...
La USA 1 se montre docile et confortable. Le jeu est aisé, on se sent rapidement en confiance. L’électronique comporte un double Custom splittable par push push (potar de tonalité) et deux simples Vintage Staggered épaulés par un sélecteur cinq positions un volume et une tonalité. On dispose donc soit de trois simples (à la mode Stratocaster, soit d’un double deux simples. Les sons délivrés se veulent proches de la Telecaster : On retrouve le punch, les aigus cisaillants. Une certaine acidité, et des attaques claquantes. Cela sonne quand même de façon avec un peu moins d’ampleur, un peu moins de coffre qu’une bonne Tele. La USA reprend l’avantage en terme de versatilité quand on passe sur le double excellent pour les chorus un peu méchants.
La USA 1 satisfera ceux qui recherchent une guitare conjuguant feeling ricain vintage conjugué, modernité des accessoires, et versatilité. Seul son prix rebutera même s’il se situe dans la moyenne pour ce type de guitare. Enfin, pour qui préfère les Stratocaster, il existe une USA 2 équipée elle de Vintage Rails et d’un Jeff Beck Model.