Esthétiquement, la BT-3 renvoie à la fois à la Stratocaster, à la Silhouette et à la Wolfgang. Son corps présente les chanfreins de confort habituels, une corne supérieure allongée tandis que l’inférieur est raccourcie. Le manche, d’une pièce d’érable est assez large et plat du dos, de même que la touche en palissandre dont la courbure est peu prononcée. La jonction corps/manche s’effectue à hauteur de la dix-septième frette ; cela autorise un accès aisé aux aigus malgré l’épaisseur de ladite jonction. La BT-3 ne souffre d’aucun problème de lutherie et s’avère agréable sous les mains. Son vibrato en tout point semblable à celui d’une Stratocaster, présente les aléas d’accordage que cela induit, d’autant que la dureté des six mécaniques à bain d’huile, efficaces tant qu’on ne "vibrate" pas ou qu’on ne tire pas trop violemment, ne peut être ajustée (absence de vis sur la tête). Moralité : mollo sur le vibrato et sur les effets de jeu. Non branchée la guitare sonne bien clair, avec un bon sustain naturel auquel, les frettes jumbo ne sont sûrement pas étrangères.
Inspiration Stratocaster encore pour ce qui est de l’électronique : trois simples maison routés via un sélecteur cinq positions, un volume et deux tonalités. On retrouve donc toutes proportions gardées question finesse et authenticité, la palette de sons d’une Strato. Les positions intermédiaires sont assez réussies, et s’avèrent tout à fait exploitables en son clair comme en son saturé. Mêmes observations concernant les micros aigu et médium. En revanche, le micro grave, déjà un peu en retrait des deux autres en son clair, devient franchement pâteux en mode saturé. Le volume manque de progressivité mais présente une propriété intéressante en son saturé : à 5 on crunche et à partir de 9 on sature franchement avec juste une légère différence de volume entre les deux. Cela sera sûrement utile à ceux dont l’ampli ne possède qu’un canal.
La BT-3 est une brave petite guitare, agréable à jouer, bien faite, capable de sonorités honnêtes et variées dont le seul point faible vient de ses mécaniques qu’il faudra tôt ou tard changer.