Premier contact, l’étui très très sympa avec des imprimés originaux et une poignée confortable, protège bien la belle. En revanche, à l’intérieur le couvercle du coin rangement frotte un peu sur le bord et l’hygromètre semble bien fragile et pas très précis, ce qui le ravale au rang de gadget dont on aurait pu se passer. Mais bon, c’est pas bien grave.
Black is beautiful
La guitare, elle, fait tout sauf gadget, et on reste un petit moment à admirer le noir brillant de son vernis qui met en valeur ses courbes. Le corps, qui reprend peu ou prou la forme d’une Jazzmaster inversée avec de doux chanfreins sur les côtés, est en fait composé de deux ailes en acajou qui viennent se fixer de part et d’autre d’un manche traversant au profil relativement fin, de type LP 60, mix de cinq pièces d’acajou et d’érable, ce qui devrait garantir une bonne tenue dans le temps. Il est surmonté d’une touche ébène 24 cases, d’où le diapason 25.5 pouces, courant dans ce cas de figure. On notera le véritable sillet en os. Le binding et l’absence de tout repère sur la touche (rassurez-vous, y en a sur la tranche) lui donnent un côté sobre et classe que j’aime assez et qui se marie bien avec la couleur noire du corps et de la tête. Seuls sur cette dernière les deux filets beige jurent un peu à mon goût. En fait, ça nuit au côté animal de l’instrument.
L’acastillage se compose de six mécaniques à bain d’huile, en ligne, Gotoh SG301, au ratio de 18 :1, d’un vibrato Floyd Rose et de deux attaches pour la sangle. Arrêtons-nous un instant sur ces attaches : la guitare est équilibrée en position debout et la position décentrée de l’attache côté corps lui donne un côté joueur, on peut positionner la Watcher de tas de façon différentes, jouer haut ou bas et la main gauche n’est pas gênée pour attaquer les cases les plus aiguës. Bien vu. Le Floyd marche bien mais, sur le modèle testé la corde de Mi aigu était un peu dure à tirer, dès lors qu’on avait bloqué le sillet. Une solution est alors de le bloquer avec la corde accordée un poil trop haut et de la redescendre avec la molette. Un peu contraignant mais cela ne concerne peut-être que le modèle testé. A l’arrière, la plaque de protection de la cavité du Floyd est en relief, je veux dire qu’elle ne prend pas place dans une dépression. C’est dommage, par contre le logement de la pile est très pratique : le changement se fait en un clin d’œil.
Blackout sur le son !
Car oui, l’électronique est active et là, Custom 77 a su se démarquer tout en proposant une config de haute volée puisqu’on a deux Blackout, les micros actifs surpuissants de Seymour Duncan routés via un volume, une tonalité et un sélecteur trois positions. Comme il faut bien partir de repères connus, disons que par rapport à la config EMG 81/85 qu’on voit souvent, il sont plus punchys, compressent aussi mais en gardant un peu plus d’air entre les notes et produisent semblent-ils plus de mids. En tout cas ils sont pour moi, le point fort, la killer feature de cette Watcher. L’aigu sonne gras et tranchant à la fois, le grave sait rester bien tight et ils se montrent impériaux sur tous les registres hard et metal, tout en étant un peu plus performants que d’autres dans le domaine du rock musclé. Pour résumer, ils ajoutent au confort de jeu de l’instrument. Celui-ci n’est par ailleurs pas mauvais du tout avec un manche très autoroute, mais présent en main, un poids respectable de 4kg qu’on oublie bien vite, une belle brillance et une bonne circulation des vibrations.
Watch me I’m famous
La Watcher Floyd Rose DL4 a du caractère, tant du point de vue esthétique que sonore. A part son Floyd qui n’était pas réglé au mieux à la sortie de l’étui sur le modèle testé, elle ne mérite que des applaudissements.