Son nom fleure bon l’automobile triomphante, et le design débridé des fifties quand on n’hésitait pas à dessiner des ailes de Cadillac démesurées, qu’on appelait Raymond Loewy pour dessiner des autos, des cars, des trains, et des avions superbement profilés, bref quand on savait joindre beau design et confort d’utilisation. C’est de cette philosophie que se réclame la Detroit, c’est cete philosophie qu’elle perpétue.
Les Wavybone sont en Rez-O-Glass ou Fiberglass, quelle que soit l’appellation cela veut dire que leur corps est moulé en deux parties, avant et arrière et intègre une sorte de tone block en bois, en acajou pour cette Detroit sur lequel s’ancrent micros, chevalet et Bigsby dans le cas présent. Ce procédé est éprouvé depuis longtemps puisqu’on le retrouvait notamment sur les Airline, Supro, Danelectro ou les premières Reverend, les US. On visse là-dessus un manche en érable recevant une touche palissandre 21 frettes et le tour est joué. Notons le diapason de 25.5", de type Fender donc qu’on ne ressent absolument comme une gêne même lorsque, comme moi, on est plus habitué aux diapasons courts de type Gibson. Pour l’accastillage, Wavybone a donné dans le classique efficace, six Grover 106C Locking Rotomatic et Bigsby US qui, à ma grande surprise tient plutôt bien l’accord même quand on s’en sert avec insistance.
Shape and curves
La Detroit est vraiment une belle guitare avec cet équilibre que j’adore entre classicisme et formes délires, elles est agréable et équilibrée aussi bien assis que debout. Au niveau esthétique la seule chose que je regrette c’est que le dos du manche ne soit pas de la même couleur que le dos du corps, Wavybone ayant choisi de laisser ses manches natural, ce qui est également source de confort sous la main gauche. L’action est bien réglée, ni trop haute, ni trop basse, les tirés sont aisés, la guitare résonne étonnament "bois", et sauf à taper sur la coque on ouvlie complètement qu’on est sur une guitare en fiberglass. Le pickguard et le cache truss-rod sont eux en alu poli. Perso je ne suis pas trop fan de la forme du pickguard que je trouve très imposant, mais ça rteste une question de goût personnel et n’entache absoluent pas les grandes qualités de cet instrument.
Rôaaaar...
Côté micros, là encore on n’a pas mégoté puisqu’on trouve deux Bare Knuckle The Mule, c’est juste la classe ! Grâce à Guitare Village qui propose les Wavybone en région parisienne (Domont), j’ai pu la tester à burnes sur différents amplis en toute quiétude. En son clair, et bien qu’on soit sur des doubles, on retrouve, sans doute grâce au diapason, une manière de twang un peu plus sourd et très flatteur. On a beaucoup de rondeur, des attaques franches sur l’aigu, un peu plus "baveuses" (tout est relatif hein) sur le micro manche. Dès qu’on crunche, on commence à se faire vraiment plaisir. Etonnament, on retrouve des sonorités très rock ricain façon Tom Petty et en poussant un peu on arrive direct chez AC/DC dans sa version la plus roots. On se fait vraiment plaisir car le confort de jeu se combine avec les sonorités, qui mêlent là encore, classicisme et originalité, car on perçoit quand même toujours la petite différence liée à la conception, à la structure et aux matériaux employés. On est légèremenr à côté et c’est ça qu’est bon. Enfin en gros saturax, on passe tout ce qu’on veut, les The Mule étant aussi polyvalents que le PAF, leur modèle, sans jamais avoir à souffrir du caractère creux du corps, ça part en larsen un poil plu vite, mais on garde toujours le contrôle, un peu comme sur une Billy Bo par exemple.
Workin’ Hard, Playin’ Hard
La Wavybone Detroit démontre avec éclat qu’une guitare en composite peut être autre chose qu’une seconde guitare ou une guitare réservé au bottleneck, autre chose qu’une curiosité ou un caprice de collectionneur. Oui c’est une vraie guitare, et oui, si elle vous plaît, vous pourrez en faire votre guitare principale sans aucun problème. Reste le prix qui peut constituer une barrière, mais si on additionne Bare Knuckle, Bigsby, une finition sans reproche et le fait qu’on peut demander des options particulières, puisqu’elles sont faites artisanalement en France, il est justifié à défaut d’être complètement démocratique.
Merci à Guitare Village pour le prêt de cet instrument