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Friedman BE-100

Hard as a rock !

D 21 octobre 2016     H 10:37     A Judge Fredd    


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Le BE 100 n’est pas la toute dernière nouveauté Friedman, c’est même le contraire, puisque c’est par lui que tout a commencé pour la marque californienne. Une authentique bête de scène.

Au premier regard, on sait tout de suite dans quel univers on va évoluer. Esthétiquement, le BE 100 reprend les canons des Park et des Marshall, donc oui, on va avoir affaire pour la majeure partie à une nouvelle extrapolation à base de gros stack britannique, avec hotroding en règle et graoûh de la mort à la sortie. Mais pas que…

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Let there be sound !

La face avant présente les deux inters habituels, Power et Standby, accompagnés d’un voyant carré de mise en marche. Puis s’alignent la Presence, les cinq réglages du canal Lead, Bass, Middle, Trebble, Master Volume et Gain, ainsi que les trois potards dédiés au canal Clean, Volume, Trebble et Bass. Trois mini-switches complètent le tableau : Cln/BE/HBE qui permet de passer manuellement du canal Clean au canal Lead, d’abord en mode Brown Eye puis en mode Hairy Brown Eye, sachant que Brown Eye (œil marron) désigne une partie de notre anatomie située à l’extrémité de notre appareil digestif et que hairy veut dire poilu, je vous laisse juges (pour une fois) du genre d’humour de l’ami Friedman qui doit bien se marrer à lire que le Brown Eye produit des sons au choix, gras, puissants, épais etc. Les deux autres mini-switches sont un Bright, dédié au canal Clean avec trois positions, neutre au milieu, plus brillant à droite, encore plus clinquant à gauche et un Voice uniquement sur le canal Lead qui, à gauche produit un son plus riche en mids et plus dark, tandis qu’à droite, il est plus brillant tout en magnifiant les basses.

L’arrière, outre deux sorties HP flanquées de leur sélecteur d’impédance 4/8/16, une sortie ligne accompagnée de son potard de niveau, une boucle d’effet bypassable avec niveau du return réglable et une prise footswitch, présente aussi son lot de mini switches : un SAT qui ajoute gain et compression au canal Lead pour un son plus dense, plus épais, moins agressif et aussi moins puissant, mais vu la réserve de l’engin en la matière, il suffit de monter le volume d’un ou deux crans pour retrouver le même niveau que sans le SAT, un autre Voicing, baptisé C45, et un FAT qui renforce les basses. Sous le capot on a 4x12AX7 et 4xEL34 siglées ARS Electronics, un distributeur californien de tubes. Terminons par le footswich qui permet de basculer d’un canal à l’autre et d’enclencher le mode Hairy.

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And there was sound !

Le canal clean est super basique mais sonne très bien dans un esprit assez fendérien, pur, cristallin et doté de basses rondes et belles. La base est donc très bonne et les réglages d’égalisation plus le Bright permettent suffisamment de variations pour que chacun y trouve son bonheur. Bref, un canal clean plutôt réussi d’autant qu’à priori il accepte bien les pédales d’effets. On switche et on entre au cœur du sujet. Le canal saturé est juste monstrueux : Friedman réussit le tour de force de préserver des attaques bien tranchantes, une brillance de bon aloi et des basses tight et rebondies quel que soit le niveau de la saturation et dieu sait que du saturax, il y en a une sacrée réserve. En mode BE si on ne monte pas trop le gain, on a de beaux crunchs mais attention on parle de crunchs velus hein… le son est beau plein d’harmoniques avec une légère compression qui s’accentue au fur et à mesure qu’on monte le gain pour atteindre la grosse saturation. Si ce n’est pas assez compressé, on enclenche le SAT (on monte un peu le volume dans ce cas car la compression le fait chuter un poil), ça plaira notamment à tous les fans de Van Halen, parce qu’on a beau saturer et compresser, les notes restent détachées, précises, les harmoniques pincées fusent à l’envi, les aigus conservent une certaine clarté et les basses se tiennent, même quand on enclenche le FAT. Le grain est épais, le son chaleureux et précis.
On passe en mode Hairy et la saturation devient dantesque, plus touffue, mais conservant toujours précision, tranchant et rebondi. En creusant les mids on peut se concocter des sons metal classes et pleins, sans l’agressivité malvenue qu’on a parfois sur d’autres grosses bécanes. Le SAT et le FAT y contribuent grandement. Mais en retenant un peu le gain on reste sans problème dans les domaines du big rock et du hard-rock classique. J’ai été moins convaincu par les deux voicings, que ce soit le Voice de devant dont l’effet est plus que subtil, ou le C45 qui aurait pu se montrer plus radical dans le creusement du son. Cela dit, le BE-100 est vraiment LA bête à graoûh ultime : puissant, flatteur, efficace et sans prise de tête. Il est beaucoup plus polyvalent que sa réputation ne le laisse entendre, toujours musical, avec des réglages qui acceptent d’être poussés très loin, moyennant un peu de souffle dans les réglages les plus extrêmes. Définition, articulation, saturation, plage de fréquences, tout est superlatif sur cette tête mais la puissance du bestiau reste maîtrisée et maîtrisable aisément. Pour info, l’essai a eu lieu dans les locaux de Guitar Rebellion sur un 2X12 Port City.

Let there be guitar !!!!

Le BE-100 est un ampli hors norme, doté d’une énorme personnalité tout en offrant une variété de sonorités plutôt étendue, avec toujours un côté très organique, plein et vivant. En un mot, il est juste ENORME. Si vous en avez l’occasion essayez-le, c’est une expérience proche du rite initiatique.


Autres infos
  • Le son, le grain, la précision.
  • Simple et polyvalent
  • Souple et puissant
  • Look
  • Faut des sous
  • Prix indicatif : 3 900 €
  • Distribution : Guitar Rebellion

Portfolio

 

Mots-Clefs

Amplis/Préamplis
100 W Lampes Stack
Type d’article
Avec vidéo Banc d’essai
Marques
Friedman
Numéro
GX77

 

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