Evolution : ensemble de modifications qui vous portent à un nouveau stade que l’on peut considérer comme un progrès. C’est exactement ce que Waldemar Glomb l’homme derrière cette marque d’amplis polonais a opéré, des modifications, des tas de modifications qui augmentent le confort, les possibilités, la simplicité d’utilisation, sans altérer le principal : le son, la musicalité, l’envie de jouer.
L’Amber 40 est une tête deux canaux à transistors, 40W, qui utilise une technologie maison appelée VASA (Valve Architecture Semiconductor Amp) pour s’approcher au plus près du son d’un ampli à lampes et de ses « qualités » comme une compression non linéaire et la fameuse disto propre aux lampes. Le premier contact avec cette tête très légère (7kg), n’est pas trop dépaysant : vinyle noir, panneau des commandes doré, large poignée à embouts métalliques, ça rappelle de bonnes choses. Au dos, on remarque quand même une grille largement ajourée derrière laquelle sont tapis deux énormes radiateurs et un transfo. Ben oui les transistors ça chauffe aussi…
Un canal, deux canaux, plein de canaux
On a donc à la base deux canaux, un Clean/Crunch et un Overdrive mais qui fonctionnent chacun selon 6 modes (rouge, violet, jaune, vert, bleu clair et bleu foncé) à la compression et aux niveaux de gain différents, soit 12 sons disponibles avant de toucher à quoi que ce soit d’autre. Il suffit d’abaisser le switch idoine pour changer de mode manuellement. Chaque canal a sa propre EQ, 2 bandes (graves, aigus) pour le Clean/Crunch et trois bandes pour l’Overdrive.
L’ampli de puissance peut lui aussi fonctionner selon plusieurs modes. Sur le master les différents modes vont de 45% à 100% de la puissance de l’ampli. Ca s’entend, mais ce n’est pas non plus comme un atténuateur de puissance, n’espérez pas que cela vous autorise à jouer chez vous à 3 du mat’ avec le même rendu que si vous jouiez au Madison Square Garden. En revanche, cela peut vous permettre de ne pas vous fâcher avec le taulier du club dans lequel vous vous produisez et, de plus, il est intéressant de noter que l’Amber a été étudié pour garantir un rendement égal quel que soit le mode choisi pour l’ampli de puissance et quelle que soit l’impédance du ou des baffles connectés. Et ce n’est pas que du marketing, ça s’entend « pour de vrai ».
En parlant de baffles, à l’arrière, les prises HP permettent à peu près tout : 1x4, 2x8, 1x8, 2x16 et 1x16 ohms. On trouve ensuite les IN et Thru/Out du MIDI et la prise du footswitch EFS-1, fourni, qui, avec ses 4 switches et ses 6 modes de fonctionnement, peut être configuré soit pour switcher les canaux, soit pour rappeler des presets, soit pour accéder au mode Solo. Bref, vous avez le choix du type d’actions que vous souhaitez déclencher du bout du pied. Cela demande un peu d’apprentissage au début, rançon de la richesse de cet accessoire bienvenu. Et, bien sûr, si vous préférez, vous pouvez aussi piloter l’engin via le MIDI. On continue la revue de la face arrière avec les In et Out de la boucle d’effets (que l’on peut mettre en/hors fonction), dotée d’un réglage de niveau (-10 + 4 dB).
Evolu… sons
Le premier canal, équipé d’un gain, un Bass et un Treble, peut fonctionner en clean ou en crunch avec plus ou moins de compression, de boost et de contour, du plus clair au crunch très affirmé. En mode Red il est clair qu’on n’est pas sur du crunch de fillette mais qu’on flirte déjà avec une bonne grosse et franche saturation, qui reste cependant d’esprit vintage. Avec les modes intermédiaires on peut avoir vraiment des choses différentes allant des sons stoniens les plus fins au rock ricain bien bright, de l’école Tom Petty à l’obédience Free, de Lynyrd à AC/DC en passant par Bryan Adams. Cecanal, de manière générale, sonne plutôt bien dans un style entre Fender/Dumble/Marshall.
Le canal Overdrive a un gain et une EQ 3 bandes et là, on est tout de suite sur des sons saturés mais, un peu comme avec une TS, il suffit de ramener légèrement le potard de volume en arrière pour cleaner le son, exactement comme sur un ampli à lampes et ce, de manière subtile. C’est d’ailleurs une remarque assez générale sur l’ampli, il est très réactif au jeu et au volume guitare exactement comme le serait une tête à lampes. Chemin switchant entre les modes, on peut aller sur ce canal vers de fortes saturations mais cela reste au max dans le registre hard-rock classique, métalleux passez votre chemin. J’ai tout de même branché un overdrive dessus pour voir et j’ai obtenu des saturations plus épaisses tirant vers des sons très fusions, à la Santana, Eric Johnson etc. avec beaucoup de sustain et d’harmoniques. En gros on peut faire avec cet Amber 40 à peu près tout ce qu’on ferait avec un ampli à lampes de type Blues/Hot Rod Deville, JTM45, AC30 etc. et ce avec un rendu extrêmement convaincant, un confort technique que ces grands ancêtres ne proposent pas et un volant de saturation bien plus conséquent. Mon seul bémol concerne la reverb, je trouve qu’on en a vite trop, mais je dois aussi avouer que je ne suis pas fan de la reverb sur un ampli guitare.
Et en plus il est abordable…
Avec tout ça on pourrait penser que l’Amber 40 coûte un bras… Ben même pas ! Son prix est même plutôt raisonnable au vu de sa richesse fonctionnelle, de sa qualité sonore et du plaisir qu’il procure. Et si vous voulez le « All kit » sachez qu’un baffle 2x12, fait main, étudié exprès pour l’Amber est également dispo chez Ampsguitar Shop.