D’emblée, on note un niveau élevé de qualité : ébénisterie massive, vinyle très épais, toile avant de toute beauté ; tout est bien posé, la poignée se montre large et confortable, les patins stables, et les huit cornières métalliques semblent à même de tout supporter. Tout cela a un poids... plutôt conséquent et -miracle !- l’ampli est livré avec quatre roulettes amovibles et bienvenues. Il adopte un look à l’ancienne façon Vox et consorts : la face avant reste exempte de tout bouton, le panneau de commandes en alu brossé se tient sur le dessus de l’ampli. Du coup les connexions se trouvent exilées à l’intérieur de l’appareil derrière le panneau de bois et les lampes sont disposées à l’horizontale à l’intérieur de l’appareil.
Le combo est pratiquement fermé à l’arrière exception faite d’une ouverture d’environ 5 cm de haut (par où passent les jacks, remember), pour magnifier les basses. En conséquence, l’aération des lampes se fait par un évent grillagé situé sur le dessus de l’appareil, à la verticale exacte des tubes et des HP. Rien à redire quant à l’aération puisque l’air chaud monte ; en revanche, tout l’intérieur de l’appareil est exposé tant à la chute d’objets (stylo, clou etc.), qu’à un liquide quelconque ou aux intempéries. Mieux vaudra donc éviter de poser sa bière sur le coin de l’appareil quand on s’en sert (à moins d’aimer les feux d’artifices) et le recouvrir d’un housse lors des transports. Le Tol 50 développe 50 W sous 16 ohms, reçoit quatre 12AX7 en préamplification et deux EL34 en puissance. Il est équipé de deux 12" Custom Design. Notons qu’il existe aussi en version 1x12 ainsi qu’en tête. Comme nous l’avons vu seule l’entrée instrument est directement accessible, le reste se trouvant à l’intérieur de l’ampli. Heureusement un bandeau métallique sérigraphié indique l’emplacement et la destination de chaque connexion. Cela ne sera pas très pratique pour le manipulations en scène, notamment si votre ampli est dos à un mur. Cela n’empêche pas la connectique du Tol 50 d’offrir l’essentiel : deux sorties HP, un sélecteur d’impédance 16/8/4 Ohms, une sortie Slave assortie d’un switch Level Hi/Lo, le départ et le retour de la boucle d’effets, une entrée footswitch pour muter la reverb et l’entrée du footswitch fourni avec l’appareil.
Le côté vintage du look se retrouve dans les sons du Tol 50. Il fait merveille pour le blues, le rock, le boogie, atteignant des taux de saturation respectables mais sans excès. Ses deux canaux se commutent manuellement ou grâce au pédalier qui gère également le boost de chaque canal. Le premier, Clair/Crunch, comprend un Bright, un Voicing, un Boost , un Gain et un Master. Boost et Bright semblent un poil agressifs, mais c’est peut-être dû aux lampes choisies par le fabricant. Le Voicing en revanche est une bénédiction puisqu’il tend à reproduire le rendu d’un ampli "American Vintage", en clair un vieux Fender. Ca marche tellement bien, le résultat est si probant, qu’une fois enclenché on ne peut plus s’en passer. Le son est un peu plus creusé, un peu plus claquant et met en relief les nombreuses variations dont est capable le couple gain/master.
Sur le deuxième canal, on part de sons plus crunchs et on peut atteindre une saturation confortable pour jouer du hard. De manière générale, les graves sont favorisés par la quasi fermeture du dos de l’appareil, les aigus et la présence peuvent être poussés assez loin, en évitant toute agressivité malvenue pendant la majorité de la course de leur potar. Après c’est qu’on la cherche, alors on ne s’en plaindra pas. Les médiums manquent un peu d’action réelle sur le son. Dommage car, ne pouvant ni les couper franchement ni les pousser carrément on ne peut que varier subtilement un même type de son. Un Density permet bien de rendre le son plus fat mais on ne peut le pousser au delà des deux tiers sinon les graves ne se tiennent plus aussi bien. Quant à la reverb, on pourra s’en passer. La boucle fonctionne (très bien) en série ou en parallèle et bénéficie d’un réglage de niveau. Petit bonus, le stand-by à trois positions autorise un fonctionnement en 10 W ou en 50 W. Disons le, les 10W en question en font plutôt 30 ; cela étant, cette position convient bien à une utilisation à faible niveau, en permettant de conserver les caractéristiques sonores de l’ampli, notamment le côté "aéré" du son. Par contre, dès que l’on pousse les volumes, il vaut mieux se positionner sur 50W car, d’une part, la différence de volume est minime et, d’autre part, le son se voile légèrement en position 10W.
J’ai beaucoup aimé le premier canal sur lequel on trouve des tas de sons pertinents exploitables et authentiques dans un registre blues/rock. Le second, intéressant lui aussi, sera plus limité d’autant que les deux canaux faisant égalisation commune, il est nécessaire de transiger. Sur le premier canal, le Voicing permet de s’affranchir un peu de cette contrainte, sur le second, on ne trouve pas de réglage équivalent donc... Le Tol est plus percutant et agréable avec des simples bobinages qu’avec des doubles. C’est un ampli d’esprit vintage avec quand même un son relativement moderne qui convient pour des utilisations en son clair, crunch et crunchs poussés. Prêts à casser la Tol ?