D’abord, elle en jette un max dans sa livrée noire. Un faux binding courant tout autour de la table en épicéa sculptée posée sur la base en acajou parfait le tableau. La hauteur de caisse culmine aux environ de 10 cm (4") au milieu pour environ 7 cm sur les bords. A l’intérieur, par les deux ouïes, en f comme sur un violon, on aperçoit une pièce de bois de renfort sous le chevalet cordier, la finesse de la table l’empêchant de supporter seule la tension exercée par les cordes. Le chevalet cordier est de type Wraparound avec, c’est assez rare et bienvenu, des pontets réglables individuellement. En effet, habituellement, ce genre de chevalet se contente de lignes moulées sur la surface en guise de pontets.
Comme toutes les Mc Carthy, la Archtop est dotée d’un manche "Wide Fat Neck" en acajou qui, sans doute par rapport à l’épaisseur du corps, semble plus fin que d’habitude. Il est recouvert d’une touche palissandre aux frettes larges, avec des repères dot. Les mécaniques sont des PRS à bain d’huile dont la tête est en bois, probablement du même palissandre que la touche.
Un volume, une tonalité, un sélecteur cinq positions servent deux doubles Prs Archtop. On note que le talon du manche avance à l’intérieur de la caisse jusque sous le micro grave de manière à augmenter la rigidité de l’ensemble et à favoriser la circulation des vibrations. Ce talon est par ailleurs assez épais, mais la jonction corps/manche s’effectuant à hauteur de la 21ème case sur 22, on n’est pas gêné dans le jeu en aigu d’autant qu’un petit chanfrein sur la corne inférieure vient encore le faciliter. Le confort de jeu est excellent ; évidemment les cordes sont un peu plus grosses, optique jazz oblige (la corde de Sol est filée), mais la guitare reste assez souple pour qu’on puisse faire des tirés sans souffrance. On note une belle sonorité naturelle profonde et claquante avant même d’avoir branché l’instrument.
Cool sounds
L’Archtop est une guitare destinée en priorité au jazz, jazz rock, blues. Elle a pour ces types de musiques d’indéniables atouts, comme le velouté de ses sonorités quel que soit le micro utilisé et la précision de ses attaques. Mais elle ne rechigne pas à taper dans des genres plus agressifs et on se prend vite pour Ted Nugent dans Snakeskin Cow-boys. Les attaques nettes et précises s’allient à beaucoup de rondeur et de chaleur dans le son. La guitare est très sensible aux variations de jeu de la main droite. On va de ce fait et avec un égal bonheur, pouvoir jouer du blues intense comme des envolées jazzy légères et virtuoses. En son crunch, on tape dans le trip AC/DC avec un son plus vrai que nature ; quant au son saturé c’est un vrai régal allant d’une espèce de fuzz légère et cool sur le micro grave, à des choses plus agressives (mais pas trop) sur le micro aigu. La guitare n’accroche que très tardivement, ce qui permet de jouer à fort volume et donne à l’instrument un registre musical beaucoup plus large que ne le laisse supposer son apparence.
Notons encore que les premiers modèles de la série démarrent à 23 990F TTC env. Bref, si vous cherchez une guitare jazz et un peu plus, posez vos doigts sur la Mc Carthy Archtop et ensuite, ben... essayez donc de les en retirer.