Pas besoin de vous faire un dessin, à part la forme générale cette RGX, n’a pas grand-chose à voir avec le reste de la série. Clin d’oeil aux nouvelles technologies avec un look très iPod, elle est recouverte d’un vernis brillant du plus bel effet, à l’avant, face blanche, comme à l’arrière, gris (kaki) aéronautique, le tout ceint d’un faux binding argenté. Mais l’extérieur du corps n’est rien, c’est dedans que ça se passe. L’A2 adopte une technologie révolutionnaire, le système A.I.R.
Sandwich
Il est donc constitué de deux panneaux d’agatis (bois proche de l’aulne) prenant en sandwich une pièce de falkata (bois plus tendre au grain vertical, plus couramment utilisé dans la fabrication des fûts de batterie), comportant des cavités, des chambres sonores. Ce n’est pas tout, des tubes partent de sous le chevalet pour transmettre les vibrations des cordes à l’arrière du corps. Le tout entre en résonance et, cavités aidant, propage les vibrations partout à l’intérieur du corps. Lorsqu’on joue acoustique on note que la guitare sonne large, une fois branchée, ça ne se perçoit pas de manière aussi évidente mais cela participe aux bonnes prestations sonores de l’A2.
Le corps s’amincit vers la corne supérieure et sur le passage du bras droit, la guitare se montre légère et très équilibrée en position debout. Le manche, érable, plutôt fin avec un profil en D, mais assez large, est vissé en quatre points, des inserts métalliques renforçant l’assemblage. La touche palissandre, rapide, est sertie de frettes jumbo. Les mécaniques à bain d’huile dont la tête en molette rappelle les LSR, sont très précises et très douces. Spécifique encore, le cordier, avec ses pontets au look futuriste, réglables en profondeur et en hauteur. Notons que les cordes traversent le corps. L’accès aux aigus est facile, la 22ème case se trouvant au niveau de l’échancrure inférieure. Autant dire que si l’on n’a pas de trop petites mains on se sent rapidement à l’aise sur cette guitare, d’autant que son poids se fait complètement oublier.
Which sound ?
Première petite satisfaction, le tour du potard de volume s’illumine lorsqu’on se branche, la moitié arrière en bleu lorsqu’on est sur le micro aigu, la moitié avant en vert lorsqu’on sélectionne le micro grave, à moitié bleu à moitié vert en position inter. La sélection s’opère via le deuxième potentiomètre qui s’avère être un sélecteur trois positions. Bien qu’il fasse le job, il pourrait se montrer piégeur en scène avec des mains en sueur. On peut regretter également de ne pas disposer d’un volume par micro, ce qui enrichirait la palette sonore de l’instrument en position intermédiaire.
Le micro grave sonne assez doux, avec des attaques nettes en son clair qui s’estompent un peu en son saturé. Le micro aigu, plutôt agressif, très mid, rend vraiment bien en son saturé à condition d’avoir de la réserve de saturax sur l’ampli, ou grâce à une disto, car la guitare elle-même reste mesurée en la matière. La position intermédiaire n’est pas mauvaise mais reste limitée puisqu’on ne peut varier le mix précis entre les deux micros, l’équilibre dépendant uniquement de la hauteur des micros ou du réglage de hauteur de leurs aimants.
Au final, l’A2 est originale, bénéficie d’un niveau de confort, de finition et de qualité rarement atteint dans cette gamme de prix et se montre relativement à l’aise partout exception faite peut-être des distos hyper violentes. Et, bonne nouvelle, une version toute noire de l’A2 a été présentée à Francfort.
http://www.judge-fredd.fr/media/son...