Combo 35 W entièrement à lampes, le très beau ‘36 Coupe bénéficie d’une fabrication et d’une finition impeccables. A l’avant, le coussinet vinyle caractéristique de la marque, ici bleu pailleté, évoque irrésistiblement les U.S.A. des années 60 et arbore fièrement une plaque métallique au nom de la marque. Le vinyle brillant recouvrant la bête, a bel aspect et l’air solide. Il est bien protégé sauf sur les coins supérieurs avant, trop arrondis pour une cornière métallique standard. La toile, assez rigide, devrait bien encaisser les petits chocs ; un liseré argenté vient joliment souligner le tout.
Le panneau des commandes se trouve au-dessus, derrière la poignée qui, malgré sa solidité et sa cohérence esthétique, risque de se montrer un peu fatigante lorsqu’on portera les 21 kg de l’ampli de façon prolongée. On y trouve : deux entrées instrument, le volume (pull Bright) et le Master du canal Rythm, un switch changement de canal, le volume (pull bright aussi) et le Master du canal Lead, une égalisation trois bandes partagée, deux réglages dédiés à la reverb à ressorts Accutronics, intensité et tonalité. Terminons ce passage en revue par la grosse diode pilote diamant violette, le power et le stand by. Deux réglages supplémentaires à l’arrière, Volume direct accompagnant une prise XLR pour être repris en direct avec switch Ground lift pour éviter les boucles de masse et Volume du boost, suivis des deux connexions de la boucle d’effets.
De plus, l’ampli présente deux sorties HP, l’une d’elles étant occupée par le douze pouces Kustom Eminence Integrated interne, et un sélecteur d’impédance 4/8/16. Cela rend le ’36 Coupe très tout-terrain puisqu’on peut le jouer seul, lui adjoindre un baffle d’extension, voire en utiliser deux en débranchant son HP interne lorsqu’on a vraiment besoin de diffusion.
Essai routier
A la mise sous tension, les mention Rythm ou Lead du panneau des commandes s’illuminent lorsque leur canal est en fonction, l’une en bleu et l’autre en rouge. Même principe sur le pédalier où Lead voit rouge, Boost rit jaune et Effects verdit. C’est à la fois joli et très pratique sur scène lors des fondus au noir entre deux titres.
Les sons clean, typés « américain », possèdent beaucoup de claquant et de brillance surtout quand on « pull bright », les basses sont tights et bien rondes. Plus surprenant sur un ampli de cette puissance, elles conservent ces qualités même avec des réglages de volume et de graves conséquents. Si l’on pousse un peu le canal Rythm, on crunche très joliment, toujours à l’américaine, atteignant même une franche saturation rock, genre gros son crémeux. Sur le canal Lead on sature assez vite façon boogie-rock, mais on peut aller assez loin jusque sur les rives d’un hard-rock plus violent et moderne qu’on aurait pu l’imaginer.
Fonctionnement particulier
Le Boost est censé aller de 0dB à +10dB. Personnellement j’ai trouvé que l’ampli sonnait plus naturel avec le Boost engagé, et son volume à fond. Ça donne plus l’impression de libérer les chevaux de l’ampli que d’en booster le rendu. Du coup, quand on le coupe, on manque de quelque chose, surtout sur le canal Lead, à moins de rechercher des sons saturés un peu compressés. Côté égalisation, le réglage d’aigus se montre original : si on le maintient à midi, on obtient un taux d’aigus moyen, dans la norme. Dans la première moitié de la course du potard, ça devient très vite sourd et à moins de chercher un rendu spécifique... Vers la droite, il n’agit pas du tout comme un réglage d’aigus standard mais plutôt comme un filtre qui affecte l’ensemble du spectre : il change le rendu des deux autres réglages. Avec un peu d’habitude on se rend compte que c’est un plus qu’il faut cependant apprivoiser.
Le ’36 Coupe est beau, bien fait, intéressant, attachant, et atypique. Seul son prix, un peu élevé, pourra sembler dissuasif aux moins fortunés d’entre nous.
http://www.judge-fredd.fr/media/son...