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EVH 5150 III

Eddie imprime sa marque

D 20 octobre 2007     H 16:28     A Judge Fredd    


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En janvier une Frankenstein Replica tu présenteras et pour la rentrée un 5150 version III tu sortiras. Le grand moment est arrivé, EVH, la marque d’Eddie, décline la bête en deux versions un combo et un stack objet de ce test.

On a pu s’en rendre compte dès le départ puis au fil des années, le bonhomme sait exactement ce qu’il aime et ce qu’il veut en matière de son. On ne s’étonnera donc pas que son premier ampli EVH soit une évolution, luxueuse mais évolution quand même, du 5150 (I et II), l’ampli signature qu’il avait chez Peavey.

Tête

En noir et blanc

Le look a été soigné, c’est à la fois massif, élégant et immédiatement reconnaissable. L’ébénisterie, recouverte d’un vinyle, au choix, blanc (ivory) ou noir, est protégée de robustes cornières métalliques, les trois solides poignées qui équipent la tête (deux sur les côtés, une au-dessus) aideront à soulever ses 25kg. Un grillage noir, traversé de bandes plus larges fidèles à la déco propre au maître, et orné d’un écusson ovale portant le logo EVH surplombe le panneau des commandes avec ses potards flèches blancs sur fond blanc. On retrouve le même grillage à l’arrière avec deux ergots pour enrouler le câble secteur par exemple. Le baffle n’est pas en reste pour le poids comme pour la qualité. Ébénisterie en bouleau bien épais, recouverte du même vinyle noir ou blanc au choix, des mêmes cornières métalliques. Métal encore pour les deux grosses poignées façon Marshall, le 4x12 affichant quand même ses 40 kg sur la balance. Ben justement Eddie a pensé à vos lombaires et vous fournit 4 roulettes amovibles qui seront sans aucun doute bienvenues. La façade avant se pare d’une toile noire de qualité et reçoit également le logo ovale. A l’intérieur, se cachent quatre 12 pouces Celestion G12EVH dont l’aimant est aux couleurs vanhalenniennes, bandes noires et blanches sur fond rouge.

On sort le châssis

Ok mais qu’est-ce qu’il a dans la tête ?

Comme ses devanciers, le 5150III délivre 100W. Architecturé autour de quatre 6L6 en puissance et de huit (!) 12AX7 en préamplification, il est également, matériel d’élite oblige, doté de transfos spécialement fabriqués pour lui.

La versatilité et l’indépendance des canaux ont été privilégiés. Les trois canaux (One, Two Three, alors ça c’est puissamment pensé Eddie ;-) correspondant à Clean, Crunch et Disto, disposent chacun d’un gain, d’un volume, d’une égalisation trois bandes calibrée à chaque fois en fonction du canal et même... d’un réglage de presence dédié. On retrouve donc juste à côté de la diode pilote rouge trois potards de presence. Ca déconcerte un peu au début : c’est qu’on n’est pas habitué à tant d’opulence nous aut’ gratteux d’base ! Et, comme tout ça prend la totalité de la façade (18 potards quand même, les switches Power et Stand-by ont été relégués à l’arrière et côté graduation, chaque potentiomètre a bien ses dix crans mais seuls sont indiqués le point zéro (Off), le milieu (½) et le maximum (On), c’est plus clair et très lisible.

Lampes

L’arrière aligne le Send et le Return de la boucle d’effets, une sortie preamp, une prise DIN 7 broches pour le footswitch (mise en hors fonction de chaque canal et de la boucle d’effets), deux sorties baffles parallèles avec un sélecteur 4/8/16 ohms. Le baffle fonctionne sous 16 ohms ce qui m’a bien fait plaisir car j’ai toujours trouvé que cette impédance donnait au son un côté plus resserré, plus crémeux, musical et plein.

One

Ici donc ce sont les sons clairs. Les attaques claquent, l’effet des réglages d’égalisation est particulièrement spectaculaire. On a beaucoup de corps, des graves pleins alliés à une belle brillance naturelle et quand on pousse sur la guitare on arrive à cruncher même avec le gain à la moitié. La presence colore et met efficacement en relief l’égalisation choisie. Le One s’est aussi bien comporté avec des doubles qu’avec des simples bobinages.

Two

Ce canal que j’ai hâtivement surnommé Crunch, arrive à monter pas mal dans le saturé. Les variations de gain se sentent énormément : on part de crunchs très définis, peu granuleux et finalement assez roots avec le gain dans le premier tiers, quelque chose de mesuré, du crunch limite bluesy même si l’égalisation, elle, entraîne plutôt vers le rock. Puis, lorsqu’on pousse à la moitié et au-delà, on entre dans du crunch bien poussé, franchement rock, bien saturé, avec de la compression qui permet de jouer des rythmiques aux basses bien bastons et bien charnues quand on étouffe les cordes avec la main droite. Dès qu’on passe la demie, on est au royaume de la disto et on peut choruser sur ce canal qui part en larsen assez facilement. Un Two versatile et intéressant avec encore une égalisation top et une presence super efficace qui peut à elle toute seule vous faire basculer d’une saturation classique à quelque chose de plus metal.

Three

Avec lui, c’est disto dès le début, dès le quart de la course du gain. Elle a une couleur californienne au bon sens du terme, avec un son très ramassé, très grenu en rythmique et des chorus dans lesquels les notes se détachent bien. Plus on augmente le taux du gain, plus le 5150 nous en remet, c’est vraiment esbrouffant et on se demande où ça va s’arrêter. En jouant sur les mids on peut s’orienter , dans certaines limites, vers des sonorités plus british dirons-nous. La presence nous aide à faire hurler la bête, jusqu’à ce que nos poils se dressent sur les bras.

Half stack

Fort !

Même à forte puissance, l’ampli a du coffre, les graves tiennent bien, l’agression reste toujours musicale avant tout. Tête et baffle ont vraiment été faits l’un pour l’autre, ça chante, ça fuse, ça patate, on s’amuse bien. L’EVH ne peut renier son géniteur mais s’il est certain que ceux qui ont apprécié les 5150 Peavey adoreront ce 5150 III, il est probable aussi qu’il séduise au-delà des inconditionnels d’Eddie, tant son égalisation et ses presences autorisent de changements de couleur. Après une bonne heure à le titiller dans tous les sens, le verdict s’impose de lui-même : oui l’EVH 5150 III est un excellent ampli, oui il emmène un peu plus loin le concept 5150 notamment en terme de versatilité et oui il est cher, malheureusement. Mais quand on aime on ne compte pas dit-on...

Essai réalisé dans les locaux d’Universal Guitars

http://www.judge-fredd.fr/media/son...

evh 5150III

Autres infos
  • Qualité de fabrication et des matériaux
  • Look classieux
  • Trois canaux souverains
  • Puissant
  • Sons tops
  • Très bon baffle
  • Simplicité d’utilisation
  • Prix
  • Prix indicatif :
    • Tête 1876 € TTC
    • Baffle 987 € TTC
  • Distribution : Fender France

 

Mots-Clefs

Amplis/Préamplis
100 W Lampes Stack
Type d’article
Banc d’essai
Musiciens/Groupes
Van Halen
Marques
EVH
Numéro
GX23

 

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