Asie ne veut pas dire forcément cheap et ces Haze en sont la démonstration : livrée Marshall obédience vintage avec toile grise, liseré blanc, vynile noir, cornières estampillées Marshall, panneau des commandes doré habituel. Bref, rien à signaler de suspect. Juste devant, on trouve une grosse et confortable poignée caoutchouc et l’évent de ventilation des lampes, deux EL34 en puissance et trois ECC83 en préamplification. L’arrière de l’ampli est quasiment fermé avec juste une ouverture pour l’accès à la connectique et quatre petits évents ronds laissant s’échapper l’air afin de pas endommager l’électronique. Cela a pour effet d’optimiser la réponse sur les basses fréquences leur donnant toute la rondeur et le rebondissant qu’on aime, De ce pont de vue le Haze 40 offre une bien meilleure réponse qu’un combo vraiment ouvert. Sous une mystérieuse inscription "Marquee", on apprend que le HP interne est un Celestion G12T66. A l’arrière toujours, on trouve l’embase secteur, une sortie ligne émulée, deux sorties HP, une 16 ohms sur laquelle est branché le HP interne et une 8 ohms, la boucle d’effets avec switch de mise en/hors fonction et la prise du footswitch qui commande le changement de canal et la mise en fonction des effets.
Hazetounding !
On a deux canaux, un Normal et un Overdrive qui partagent la même égalisation trois bandes, ainsi qu’un switch Bright, mais ont chacun leur switch Boost spécifique. Le Normal va de sons clairs jusqu’à la moitié de la course de son volume, à crunchs au-delà. En mode boost, il part de crunch pour atteindre, en bout de course du volume, une franche saturation, à un volume plutôt conséquent quand même. Le Bright sur ce canal n’est absolument pas pas criard ou agressif. Il se montre au contraire très musical donnant une couleur plus étincelante au canal avec goût et sans caricature. Notez qu’il agit de moins en moins sur ce canal à mesure que vous montez le volume. Donc, c’est dit le canal Normal passe l’examen avec brio, dans un esprit orienté vintage.
Le canal Overdrive se situe lui aussi dans une veine très authentique très blues, rock, boogie, hard-rock. Là encore on est bluffé par les sonorités délivrées. On commence crunch et dans ce registre, l’Overdrive recouvre une partie de ce que fait le Normal en boost avec une texture légèrement différente. Pour saturer plus, on doit pousser le gain assez loin et, de plus, il faut aussi pousser le volume pour être au même niveau de puissance que le Normal car on observe une légère compression de l’Overdrive par rapport au Normal. Le Haze se montre alors souverain sur tout le gros qui tâche, boogie à la ZZ, big rock et hard façon 70’s.
D’une manière générale, l’ampli a du coffre, son égalisation bien étagée : sa reproduction des basses fait vraiment la différence, ses aigus ne déchirent pas l’oreille et on aurait juste aimé disposer d’un peu plus de mids. Les sons sont mis en valeur par la presence, discrète mais efficace, et par probablement la plus flatteuse des sections d’effets embarquées que j’aie pu entendre. Marshall indique qu’il ont et voicés vintage et cela s’entend. Une reverb plutôt jolie, qu’on peut pousser assez loin et trois effets numériques (Echo, Vibe, Chorus) ajustables via deux réglages, taux et vitesse. Un switch de sélection permet de passer de l’un à l’autre. L’écho qui va jusqu’au delay analogique assez long possède un rendu très naturel, le Vibe, genre Univibe/Rotovibe vous transporte direct chez les .Fabulous Thunderbirds et le Chorus se montre très chaud. Une section effets réussie, dont on note qu’on peut la bypasser complètement, les potards de Reverb et de taux agissant comme des interrupteurs, avec clic audible, quand on les met à zéro. Autre astuce, lors d’un changement de canal, l’ampli garde en mémoire les effets en cours, ce qui fait qu’en revenant, vous retrouvez vos effets comme ils étaient. On regrette juste l’absence d’un Tap Tempo.
Le seul petit défaut de l’ampli testé vient de ce que qu’on a un bruit et/ou une latence quand on switche (changement de canal, boost, effets etc.). Donc on ne switchera pas au milieu d’un accord et mieux vaudra disposer d’un petit quart de seconde au moment de switcher. En pratique, cela n’est pas très gênant et ne concernait peut-être que l’ampli testé.
La Haze 40 est un ampli étonnant car beaucoup plus impressionnant que son prix modique ne pouvait le laisser prévoir. Un vrai Marshall au prix d’un clone...