Pour ceux d’entre vous qui habiteraient sur Mars, sachez que lors de l’enregistrement d’Appetite For Destruction, Slash avait enregistré avec un ampli loué par la production que Slash avait décidé de « conserver » tellement il trouvait qu’il sonnait bien. La love story ne dura qu’un an puisque la fameuse tête lui fut volée. Sans que cela soit à 100% sûr, on pense, (notez le « on » qui permet de dégager toute responsabilité ;-) qu’il s’agissait d’un 100 W, 1959T modifié. Depuis la fin des eighties, le pauvre Slashounet devait se contenter d’une banale tête JCM800 2203. Mais hosanna ! Jouez tambour et résonnez trompettes, Marshall, plein de compassion, lui propose de réaliser une tête capable de recréer le son de l’album fondateur des Guns, et pour faire bonne mesure, y rajoute un second mode délivrant le son de la JCM 800 2203, des fois que ça lui manquerait et pour le fun on le réserverait à 2 300 élus, pis c’est tout. Résultat une tête 100 W, dotée de 5xECC83 en préamplification et de 4x6550 en puissance, fonctionnant selon deux modes AFD et #34. Pour être tout à fait complet, les baffles coordonnés existent mais à l’heure où nous écrivions ces lignes seule une tête était dispo pour les tests.
AFDescription
Alors de quoi ça s’agit ? Une ébénisterie classique, façon Marshall vintage, à cela près que le châssis est argenté et non doré, déjà ça claque ! Face avant le nom de Slash s’étale au-dessus des inters Power et Standby juste avant le témoin de mise en marche ; puis tête de mort à gibus emblème du bonhomme, un switch de mise en marche de la boucle d’effet, le potentiomètre Power, atténuateur de puissance pouvant descendre jusqu’à 1W (!), Presence, égalisation trois bandes, Master et Gain et enfin un switch pour passer manuellement du mode #34 au mode AFD. A l’arrière cinq prise HP1x4 1x8 2x8 1x16 2x16 , re la signature du maître (des fois qu’on saurait pas qui est l’endorseur tu vois...) le send et le return de la boucle d’effet avec réglage du niveau du retour, quatre témoins un par lampe pour signaler tout problème sur chacune des lampes de puissance, un réglage manuel du bias, la signature du dieu (Dr Jim Marshall OBE) et de son prophète (Slash, des fois que... etc.), fusible et prise secteur. Le footswitch fourni, permet de passer d’un mode à l’autre et de mettre en/hors service la boucle d’effets. Vous n’utilisez pas de boucle d’effets ? Qu’à cela ne tienne, lorsque rien n’y est connectée, celle-ci peut servir de boost puisque niveau de retour à fond elle fournit un surcroît de +10dB, ou au contraire réduire le volume, et comme c’est accessible au pied...
Mais les deux compères ont eu une autre excellente idée, ou plutôt deux : la première fut de rendre l’ampli compatible avec les lampes de puissance les plus courantes. C’est ainsi que vous pourrez troquer vos 6550 pour des EL34, des 6L6/5881, des KT66, 77 ou 88, avouez que c’est top non ? D’où la deuxième bonne idée : une procédure de réglage automatique du bias. On maintient le switch de la boucle d’effet (celui du panneau des commandes) enfoncé pendant qu’on allume l’ampli, jusqu’à ce que les voyants FX Loop et AFD/#34, ainsi que les LED témoins des lampes, à l’arrière, clignotent. On laisse l’ampli se débrouiller, ça lui prend environ trois minutes et tadaaa ! Le bias est réglé !
Enfin la troisième idée qui tue, même si elle est moins originale, c’est l’atténuateur de puissance, qui transforme le loup de scène en agneau d’appartement, mais un agneau qui conserve tous ses crocs attention. Cet atténuateur est une réussite car même à très bas niveau, on conserve le rebondi et le corps de la saturation. De quoi s’éclater vraiment sans gêner le voisinage, vraiment.
AFDéfouraillage
Mais alors komankisonne, hein ? Ben j’vais vous la faire courte, en mode #34 il sonne comme un JCM 800, donc si vous aimez cet ampli, vous adorerez, si vous ne l’aimez pas, ben pareil... En jouant sur le gain, on peut obtenir des sons clairs de bon aloi, dans un esprit Marshall à l’ancienne. Plus intéressant en montant le gain on crunche et là c’est vraiment sympa car Gain et Volume interagissent juste comme il le faut. En saturax, ce mode a du souffle, il compresse joliment, les basses sont rondes, les mids et les aigus tronçonnent, bref déjà on a le sourire. MAIS... on a encore rien vu ! Car voici venir le mode AFD, plus fat, plus chaud, plus, plus, plus ! Bon là, faut oublier les sons clairs, les crunchs sont déjà bien poussés et corpulents, et les sons saturés, alors mon fieux... Quel panard ! Ça fuse, harmoniques et gros boulet sont au rendez-vous, c’est du lourd !
En résumé, comme dirait William Campbell, cet AFD100 ne fait que deux ou trois trucs, mais il les fait super bien. On a affaire à un authentique Marshall années 70/80 qui est paré au passage des atours de la modernité (atténuateur, boucle/boost, bias auto...). Loué soient ses géniteurs, que le saint graoûh soit avec vous, ainsi soit-il !