Lâg et les graphistes du Hellfest sont donc partis d’une base Arkane, avec l’objectif d’aller au bout de l’agressivité et de la logique metal qui sous-tend ce modèle. On commence donc par doter le manche érable d’une tête reverse et par recouvrir le corps en tilleul d’un vernis noir satin, soit un noir mat et luisant à la fois, très esthétique. Pour faire bonne mesure, la touche palissandre reçoit 24 cases, des frettes jumbo, un sillet graphite et le logo du Hellfest en guise de repère à la 12e case. On retrouve ce même logo à l’arrière du corps avec la mention Property of the H.F. Army. L’arrière du manche s’orne lui d’un autre logo, le mot Hellfest écrit façon film d’horreur. Dernière coquetterie, le bouton de volume s’accompagne d’une sérigrahie ad hoc, avec la mention Safe en allant vers 0 et Fire dans la direction du 10. Du côté de l’accastillage, noir comme il se doit, on trouve six mécaniques à bain d’huile maison et un chevalet fixe avec cordes passant à travers le corps. Cette Lâg Hellfest est plutôt bien faite, élégante et exempte de défaut. Le seul petit reproche, purement esthétique, que je formulerais, tient à l’emplacement du cavalier qui rabat les cordes de Mi et de La sur la crosse : il est un peu loin du sillet ce qui fait que les deux cordes restent relativement hautes au-dessus de la crosse. Cela ne joue cependant pas sur la tenue d’accord irréprochable de l’instrument.
Soundfest
La guitare, jouée à vide est sonore, les vibrations circulent bien avec des attaques claires, une brillance naturelle et des graves présents. L’action demeurait un poil haute pour le jeu rapide sur la guitare testée mais, le manche étant bien droit, on devrait pouvoir la descendre et gagner encore en confort de jeu. L’électronique est à la hauteur, avec un couple d’EMG, 81 en aigu et 89 en grave, vissés à même le corps. Le 89 est splittable ce qui donne à cette Hellfest un éventail sonore plus étendu qu’il n’y paraît à première vue, en son clair notamment, où positions grave et intermédiaire deviennent plus fines, moins grasses tout en gardant les qualités de percussion des attaques et, pour les sons crunch qui, sans le split, seraient beaucoup moins intéressants, voire pas intéressants du tout. Là, du coup, on a une guitare certes typée metal plus plus, mais capable de sonner très naturellement sur du John Cougar Mellencamp (avouez que vous ne vous attendiez pas à ce qu’on le cite dans un test de la Hellfest ;-). On est en cela bien aidé par la grande progressivité des deux potards, volume et tonalité. Mais ok, ok, on arrête les digressions et on taille dans le vif du sujet. Alors oui ! Ca envoie du lourd comme il faut, du graoûh comme on aime. Le 81 vous ensorcelle comme il sait le faire chaque fois qu’il est associé à une lutherie bien conçue, c’est compressé juste ce qu’il faut pour envoyer du bon ronconcon, ça brille, ça feule et quand on finit par regarder sa montre... Comment ça, ça fait une heure que je riffe en boucle ?
Hellbound
Limitée à 200 exemplaires, la Lâg Hellfest n’en reste pas moins démocratique. Par ailleurs son prix modeste ne l’empêche pas d’être bien faite, bien finie, bien équipée et livrée dans une housse Lâg Hellfest. Enfin, sa déco spécifique reste suffisamment discrète, du coup on ne s’en lassera pas. Aussi, si vous êtes adepte du metoooooooool, accordez-lui une danse car elle risque fort de vous plaire.