Le modèle Alexi Laiho Signature est très inspiré Randy Rhoads même s’il en diffère sur bien des points à commencer par une pointe inférieure plus longue et un décrochage pour optimiser l’accès de la main gauche aux cases aiguës. On a donc un corps en aulne, recouvert d’un vernis noir, orné d’un skull and bones et de lignes verts, d’où l’appellation Greeny, au style très agressif, très pointy guitar. Là-dessus se greffe un manche collé, 24 cases, au diapason 25,5 pouces, en érable, traité natural et dit « thru body ». Dans le lexique ESP/LTD cela ne veut pas forcément dire que le manche est traversant sur toute la longueur comme dans une Firebird par exemple, mais qu’il avance assez loin dans le corps ce qui, du fait de la plus grande surface de contact entre corps et manche, favorise la bonne circulation des vibrations dans tout l’instrument. La touche en ébène est entourée d’un binding, ornée de repères verts (!) et équipée de frettes X jumbo. On note enfin que le manche présente un renfort sous le sillet et uns structure en trois parties gage de stabilité dans le temps. A l’arrière du corps, on retrouve les mêmes lignes vertes qu’à l’avant plus le fameux COBHC référence au Children Of Bodom Hate Crew.
Vert c’est vert
La Greeny fait dans la simplicité tant du côté de l’acastillage, Floyd Rose, six mécaniques Grover, une coquille de jack façon strat et deux attaches de sangle bien larges, que de celui de l’électronique qui compte un humbucker EMG HZ F-H2 (passif donc) et un volume, point barre.
Bon bien sûr quand on est assis comme pour toutes les filles de V, on est obligé de caler sa jambe entre les pointes et de jouer comme un guitariste classique. En position debout, la guitare est équilibrée et tombe bien sous les doigts. Seul regret, perso j’aurais bien vu une inversion entre la coquille jack et le bouton d’attache sangle côté corps pour pouvoir passer le câble dans la bandoulière plus facilement, mais il est vrai que ça aurait pu poser des problèmes en jeu assis, le jack appuyant sur la cuisse, m’enfin c’est du détail hein…
En son clair, en baissant le volume on arrive à avoir le son nécessaire pour la ballade de circonstance mais il est d’ores et déjà évident que la guitare n’est absolument pas faite pour ça. Le gars Laiho, il veut du gros graoûh qui tache lui, et je ne lui donnerais pas tort car, dès qu’on passe en son saturé, fouyayaye comment ça dépote veuuuuugra ! J’avoue avoir eu quelques réserves au premier abord sur le EMG HZ, réserves qui se sont envolés dès les premières notes en saturax. Le micro est bien juteux, avec une compression souple, des attaques lourdes et précises, des graves rebondissants et vivants, des aigus bien denses et bien présents et des mids qu’on regrette de baisser à l’ampli pour creuser son son façon ronconcon des abysses tellement ils nous parlent. Non vraiment très très bonne note pour ce micro qui m’a bien plu. Je savais que les HZ était honnêtes, celui-ci est carrément bon.
La guitare est par ailleurs extrêmement bien réglée d’origine, avec une action assez basse mais pas trop, on est très à l’aise sur le manche, le jeu en aigu passe comme une lettre à la poste, le Floyd marche très bien, cette Alexi 600 est vraiment super agréable dans l’ensemble.
J’suis vert
Alexi Laiho et LTD signent une guitare très intéressante, très joueuse, certes esthétiquement marquée, mais il n’est pas nécessaire d’être fan de Laiho pour l’apprécier d’autant qu’en magasin vous risquez de la trouver juste sous la barre des 1000 €.