The Crayon est un petit preamp/overdrive à transistor dérivé de la Color Box de la marque. L’idée n’est pas d’amplifier fidèlement votre son mais de recréer la disto dite Direct-In Distortion, soit le son qu’on obtenait quand on branchait sa guitare directement dans une console de studio qu’on faisait tout pour saturer.
L’engin se présente sous la forme d’un boîtier blanc sur lequel on trouve un crayon rouge et trois potards rouges également, Master (volume), Pre-Vol (gain) et Tilt, un tone un peu particulier puisqu’il augmente les basses et coupe les aigus vers la gauche et inversement augmente les aigus et baisse les basses vers la droite. Le mini-switch Hi-Pass joue sur la hauteur des aigus et on peut même choisir avec un switch interne à partir de quelle fréquence les graves sont coupés 200Hz ou 70Hz. Footswitch et LED témoin rouge, In, Out et entrée 9VDC complètent le tableau.
Coloriage
On branche et mieux vaut employer la pédale sur un son clair voire un crunch mais très léger. Elle marche à mon sens mieux avec des micros puissants, soit des doubles bien claquants, soit des simples, parce que comme la pédale écrase un peu le signal, il faut de la dynamique au départ. Le Master sert surtout à ajuster le niveau général par rapport au son naturel même s’il participe aussi à attaquer l’entrée de l’ampli. Mais c’est le Pre qui va mettre le graoûh en branle. Alors attention un graoûh très transistors avec des échardes sur les bords même dans la première moitié de sa course. Au-delà des deux-tiers, on fuzze franchement et l’engin coupe par intermittence, comme une fuzz qui se délite et c’est pour moi un des gros intérêts de la pédale. D’autant qu’il suffit de baisser le volume de la guitare pour retrouver de la clarté et arriver carrément sur des sons clairs si on baisse suffisamment, sans perte de dynamique. Du coup, je conseille de laisser le Pre au moins aux ¾ en permanence et de jouer du volume pour varier le taux de graoûh. Le Tone se montre très efficace puisqu’il favorise les graves en minorant les aigus ou l’exact contraire dans l’autre sens, mais dans les deux cas, le fait d’agir sur les deux simultanément renforce l’action du potard. Personnellement, j’ai préféré le Hi-Pass en position basse, pour un rendu plus équilibré, avec plus de graves, mais vers le haut, il permet de générer des sons intéressants pour un passage ponctuel ou en enregistrement.
Au final le Crayon JHS est une pédale intéressante pour retrouver les sons saturés d’antan, quand on n’avait pas encore inventé l’amplification avec étages de gain en cascade ou obtenir des sons inhabituels.