Le premier pas qui était d’amplifier au sens strict du terme étant franchi, certains se rendent compte que lorsqu’on pousse l’ampli à fond, le son devient encore plus sympa. Oui mais voilà : neuf fois et demi sur dix, le HP ou les tranfos rendent l’âme, ça calme. De plus, bien souvent atteindre ce type de son signifie jouer à des volumes insupportables. Les amplis s’améliorent et les expérimentations deviennent un peu moins dangereuses pour le matériel (exceptés pour ceux qui s’amusent à planter des aiguilles à tricoter dans leurs HP).
Pas mal de gens remarquent que lorsqu’on pousse un petit ampli on obtient ce fameux son overdrive (littéralement surmutiplié) et qu’il devient possible de passer ce signal par un amplificateur plus puissant ou une table de mixage. C’est probablement ce que font les Stones dans Satisfaction (la légende veut qu’en plus un des tubes de l’ampli guitare ait été HS), ce qui va provoquer une véritable et frénétique course à l’armement. En passant, les Stones remettront le couvert avec Jumpin’ Jack Flash pour lequel Keith Richard pluggera sa guitare dans un poste de radio (à lampes bien sûr).
Donc tout le monde est dans son coin à chercher et, mis à part un nombre impressionnants de boosters et de prototypes en tout genre, les premières fuzz à être commercialisées seront les Vox Distortion Booster, Arbiter Fuzz Face (GB) et Maestro Fuzz Tone (USA). Hendrix, Clapton, Beck, Page etc. s’en saisissent et ouvrent l’ère de la disto, regardés légèrement de travers par les audiophiles qui ont passé leur temps à essayer d’éradiquer la distortion de leur systèmes et voient ces zigotos se prosterner devant. L’un des bidouilleurs les plus actifs est Roger Mayer employé de l’Amirauté Britannique qui cherche depuis le début des années 60, propose des prototypes à un peu tout le monde et finit par trouver son musicien en la personne de Jimi Hendrix pour qui il customisera nombre de Fuzz Face et inventera l’Octavia et le ring modulator.
Dans les seventies l’arrivée des amplis à préamplification en cascade (Boogie etc.) va marginaliser un peu la fuzz et lancer les fabricants sur d’autres pistes : mettre au point des pédales capables de reproduire le son d’un ampli, ce seront les overdrives, dont le plus célèbre reste l’Ibanez Tube Screamer. Le son se radicalisant de plus en plus vont apparaître les distos dont certaines comme la Metal Zone de Boss atteindront une sophistication étonnante.