De toute manière, ils sont dans un premier temps si chers que seuls des pros ou des studios peuvent se les payer. Petit à petit, ils baissent et apparaissent des pédales aux prix plus raisonnables comme le DD2 Boss qui offre d’emblée près d’une seconde de delay là où les effets analogiques dépassent rarement 500ms.
Habitués comme nous le sommes à leur existence il est bon de voir un peu d’où l’on vient.
Côté reverb, avant les reverb numériques on avait le choix entre les reverbs à ressort et... les reverbs à ressorts, c’est à dire celle qu’on trouve dans un ampli. Sur un plateau (plate) lui-même légèrement flottant on fixe un ressort assez fin avec un transducteur à chaque bout. Le signal électrique venant du préampli est transformé en vibration mécanique par le premier transducteur. Cette vibration parcourt le ressort et finit par être reconvertie en signal électrique à l’autre par le deuxième transducteur. Ce signal est renvoyé dans le préampli où il est mixé avec le signal dry. Les reverbs de ce type les plus connues furent dans un premier temps les unités de reverb à lampes Fender, encombrantes mais efficaces, puis les Accutronics qui équipent depuis des années la majorité des amplis bien nés. L’arrivée des reverbs numériques a ouvert un champ d’expérimentation absolument hallucinant et mis une petite révolution entre les mains de tous, la gate reverb et sa frangine la reverse reverb.
Côté delay tout le monde a entendu parler des Frippertronics : Robert Fripp (King Crimson entre autres) utilisait deux Revox A77 (de gros magnétos à bande) dont il se servait comme écho fabriquant de véritables architectures sonores qui préfigurent nos sampleurs/loopers d’aujourd’hui. D’autres se sont intéressés à la question tant chez Gibson qui avait sorti l’Echoplex chambre d’écho à lampes qu’on peut entendre sur la guitare de Stairway To Heaven (de qui déjà ?) et le Copycat de Charlie Watkins sur lequel une bande tournant en boucle enregistrait votre signal avant qu’il soit lu par une série de tête de lecture. Existaient aussi des chambres d’échos analogiques sans bande aux performances douteuses et il fallut attendre la fin des 70 pour voir apparaître les premiers delays analogiques à transistors crédibles.
Vous l’avez compris, même si en matière de delay et de reverb on peut avoir une tendresse un peu nostalgique pour les effets d’antan, le numérique a fait passer ces effets à la vitesse plus que supérieure.