Voici donc cinq modèles ayant retenu notre attention : Boss TR-2, Dunlop Tremolo, Ibanez TL5, Nobels TR-X et Voodoo Lab Tremolo.
Fabrication
Les deux japonais voient le jour à Taiwan, les deux ricains aux USA, quant au Nobels, de conception allemande, il est fabriqué en Corée. Tous présentent un bon niveau de finition et de fabrication à quelques nuances près : rien à redire concernant le Boss, le Dunlop et le Voodoo Lab, ce dernier gagnant la palme de ce point de vue. En revanche, les potards du TL5 et du TR-X "flottent" un peu lorsqu’on leur imprime un mouvement latéral. Si cela peut se comprendre pour l’Ibanez qui se situe en entrée de gamme, c’est un peu plus gênant sur le Nobels, vu son prix. Tous acceptent une alimentation mixte (pile ou adaptateur 9V) et présentent (sauf un) un logement à pile accessible et pratique. Devant le switch de mise en fonction sur le TL5 et le TR-X, sous celui-ci sur le TR-2, sous le boîtier sur le Dunlop et par en dessous sur le Voodoo Lab (tournevis aaargh !!!).
Look
Pas de grosses surprises pour quatre pédales qui reprennent les boîtiers standards de leurs marques respectives, avec un petit bonus pour l’esthétique Voodoo et le look goldorako-insectoïdo-panzer du TL5. Le Dunlop sort du lot par ses dimensions généreuses, ses potards chromés, son logo bien vu et le design de son boîtier qu’il partage avec l’Univibe. Notons que sur trois des pédales(Nobels, Ibanez, Dunlop), la connectique se trouve à l’avant du boîtier ce qui peut s’avérer pratique sur scène.
Perfs
L’Ibanez délivre un bel effet, doux et musical, la diode battant à la vitesse du tremolo. La dite vitesse reste relativement lente jusqu’à la dernière graduation. Dans cette dernière partie de la course, ça se bouscule et il faut vraiment doser au micron pour tomber sur la vitesse désirée. D’autre part, le TL5 ne possédant pas de sélecteur de forme d’onde, il ne délivre pas d’effet franchement haché, ce qui manque surtout en mode saturé. Il donne donc ses meilleurs résultats sur sons clairs et crunchs avec des vitesses lentes à relativement rapides. De plus son Level permet d’ajuster finement le niveau du son dry et celui du son avec l’effet en fonction.
Même chose sur le Nobels, qui lui dispose de plus d’atouts, bien qu’on retrouve ici aussi un manque de progressivité sur le réglage de vitesse dans la dernière partie de sa course. Le TR-X dispose de quatre modes bien étagés : tremolo soft ou hard avec pour chacun le choix entre onde sinusoïdale (plus douce avec ici une attaque un poil soufflée) et onde carrée (plus découpée avec une attaque franche). En mode soft l’essentiel des tremolos exploitables, surtout en forme d’onde douce se situe entre 2 et 6. Au delà l’effet disparaît. Le tremolo est assez beau, bien intégré au son, musical. En mode hard (mon préféré), la forme d’onde sinusoïdale va permettre des tremolos lents et profonds avec un beau battement, le Tone permettant de minorer les basses si d’aventure elle vous prenaient la tête. Quant à la carrée, elle vous ouvre les portes des tremolos rapides et saccadés. Le Nobels est plutôt polyvalent et se comporte aussi bien sur sons clairs que saturés
Avec le Boss et les pédales suivantes on accède à un niveau supérieur. Première constatation : tous les réglages sont extrêmement progressifs, notamment la vitesse. L’effet est plus plein que sur les deux pédales précédentes, avec une belle amplitude qui ne se dément pas ni sur son saturé, ni en vitesse rapide. Le choix de la forme d’onde s’effectue aussi progressivement, le potard du milieu permettant de glisser de sinusoïdale à carrée en s’arrêtant où l’on veut. Cela donne une variété d’effets bienvenue et une pédale de bon aloi pour succéder à la défunte et regrettée Tremolo Pan. De panoramique il est justement question avec la Dunlop et ses deux sorties audios. En choisissant stéréo sur le petit champignon rose sis à l’avant vous vous donnez la possibilité de faire fonctionner la pédale en strict mono ou en appuyant sur le switch de gauche en "image stéréo". Si vous routez les deux signaux vers deux amplis, votre effet est panoramiqué (pas Donald) et vous obtenez un tremolo ping pong vraiment sympa. Rien ne vous empêche d’utiliser deux amplis avec le tremolo en mono. L’effet délivré est très beau, avec l’accès à des vitesses très lentes exploitables sur du bottleneck par exemple, des réglages progressifs et un réglage de forme d’onde semblable à celui de la Boss. Il est un peu moins à l’aise que cette dernière sur les sons saturés même si ses prestations dans ce cas sont d’un excellent niveau.
Quant au Voodoo Lab, il s’est montré aussi à l’aise en son clair qu’en son saturé. Le réglage de vitesse est bien progressif et couvre un large éventail. L’effet est beau, chaud (contrepétrie), très connoté vintage. il accepte de fortes intensités même à vitesse très rapide sans aucun problème pour atteindre les extrêmes. A l’aise dans tous les registres il ne pâtit absolument pas de son nombre réduit de réglages. Il conviendra bien aux bluesmen, rock n’ rollers et autres guitaristes en quête d’authenticité.
Tous ont fonctionné soit entre la guitare et l’ampli soit en insert avec un poil moins de réussite dans ce dernier cas pour le TL5 et dans une moindre mesure la Nobels.
Bilan
Vous l’avez constaté à la lecture du tableau, il y en a pour toutes les bourses. Je ne m’attarderai pas trop sur ce point vous laissant ce soin. Notons tout de même que le Boss semble idéalement placé quant à son rapport qualité/prix. Les autres pédales ont chacune leur point fort, image stéréo pour la Dunlop, économie pour l’Ibanez, nombre de réglages et possibilité de connecter un switch externe pour la Nobels et caractère vintage affirmé pour la Voodoo Lab. Enfin si aucun de ces engins ne vous convenait, sachez qu’il existe bien sûr d’autres tremolos (Roadrunner, Rocktron, Guyatone) certains exceptionnellement élitistes (Surfbox Soldano), sans parler de ceux intégrés au vieux amplis Fender. Allez en paix et trémolez à l’envi.