La prose de Judge Fredd
Vous êtes ici : Accueil » Bancs d’essais » Guitares » Le meilleur de l’élite de la crème du dessus du panier

Music Man John Petrucci Ball Family Reserve

Le meilleur de l’élite de la crème du dessus du panier

D 20 décembre 2007     H 17:44     A Judge Fredd    


agrandir

Si on vous proposait de tester la guitare de John Petrucci, celle qui a été concoctée spécialement pour lui par les luthiers de Music Man, ou disons plutôt sa jumelle parfaite, mais rapidement parce qu’elle est sur le départ ? Comme j’étais sûr que vous diriez non, ben j’y suis allé à votre place. Préparez le bavoir, vous allez en avoir besoin ;-)

Présentées au Namm 2007 les Ball Family Reserve sont des Music Man édition limitée, différentes des modèles de série, notamment au niveau des bois, et en tout point identiques à des guitares réalisées spécialement au départ pour certains artistes, John Petrucci, Steve Lukather etc. Notez que la production de ces guitares s’arrête à la fin de l’année 2007 donc si vous en voulez une, il faudra soit acquérir une de celles qui ont accosté en France (le gros de la production est restée au USA ou partie au Japon) soit vous dépêcher d’en commander une avant le 31 décembre, si c’est encore possible. Attention collector !

John Petrucci BFR

D’entrée, on est frappé par la quasi perfection de tous les éléments, que ce soit l’étui propre à la série, marron 2 tons, très cossu, à l’intérieur très luxueux, les bois sélectionnés, l’accastillage, les micros spécifiques, rien n’a été laissé au hasard et la volonté de Music Man de créer une série d’instrument exceptionnels saute aux yeux.

Le plein de modifs

La John Petrucci BFR diffère pas mal du modèle de série : la corne inférieure a été nettement amincie créant un véritable boulevard à la main gauche jusqu’à la 24e case, le chanfrein est de type classique au lieu d’être en creux comme sur le modèle standard. Le corps, aux dimensions un peu plus généreuses que la JP standard (habituellement en tilleul), est ici en aulne avec un « tone block » en acajou, une pièce d’acajou qui, selon moi, devrait logiquement se trouver sous les micros et le chevalet (la marque n’étant pas très diserte sur ses secrets de fabrication je me base sur une vidéo de JP présentant la BFR backstage lors d’un concert du G3). Music Man l’a recouvert d’une magnifique table en loupe d’érable et d’un vernis trans walnut avec dégradé (façon sunburst) vers le noir sur les bords. L’acajou remplace l’érable pour le manche, vissé, au profil en D plat. Son dos est verni noir (comme celui du corps d’ailleurs), tandis que l’avant reçoit une touche d’un superbe palissandre. La crosse, au vernis transparent, laisse entrevoir la perfection de l’acajou du manche. Le sillet compensé, une nouveauté, très bas, a été pensé en fonction de la longueur de chaque corde pour une justesse parfaite partout sur le manche ; de ce fait, on a une action super agréable. Toutes ces modifications dans le choix des bois se traduiront bien sûr dans les sonorités.

Source rakuten.co.jp
(source rakuten.co.jp)

On retrouve le gros écusson JP sur la première case, les repères JP en écusson avec en plus l’incrustation BFR à la douzième case, le vibrato habituel des JP et six mécaniques à blocage avec tête perloïd.

Le plein de sonorités

La BFR reprend plus ou moins l’électronique de la John Petrucci avec piezo : Di Marzio D-Sonic en aigu, Di Marzio John Petrucci (basé sur le Air Norton) en grave, plus capteurs piezo dans les pontets du chevalet. Pour piloter tout ça un premier sélecteur trois positions sis sur la corne supérieure nous donne : piezo/les deux systèmes/micros. Un autre sélecteur, celui du bas, est dévolu aux micros, tandis que les trois potards ajustent volume, tonalité des micros et volume du piezo pour le plus excentré. Le reste des réglages dédiés au piezo, treble, bass, mix, se trouve à l’arrière du corps. On y remarque aussi les nombreuses plaques (ovale pour le sélecteur du haut, vibrato, cavité électronique, pile et module piezo) métalliques avec finition texturée. Petite attention supplémentaire : comme sur toutes les John Petrucci, lorsque vous êtes en position intermédiaire, vous jouez sur les deux bobinages internes des micros, obtenant un son très fendérien. Sur la BFR, il vous suffit de tirer le potard de tonalité pour avoir le son intermédiaire normal entre deux humbuckers c’est à dire avec les quatre bobinages. Soit une sonorité de plus que le modèle de série.

Bon j’fais tomber le suspens direct, cette Petrucci est clairement une guitare exceptionnelle et là je ne parle plus du choix des bois, de la garniture de l’étui ou du certificat d’authenticité, je vous parle d’un confort de jeu rarement atteint, de sonorités superbes et d’une furieuse envie de me tirer en loucedé avec la gratte sous l’bras pendant qu’personne regarde de mon côté. Le manche, facile à jouer, glisse comme dans un rêve on se sent tout de suite bien. Le travail effectué sur la corne inférieure offre un gros débattement, la main gauche se sent super à l’aise en aigu. Le frettage, jumbo sans exagération, accentue encore cette impression de facilité, les aficionados du jeu rapide vont s’éclater. La guitare est vraiment très sonore avec du corps et du sustain, elle vibre déjà bien à vide.

Je n’ai pas pu (question de temps et de matériel dispo) tester le versant acoustique de l’instrument, mais quand on connaît les prestations de la Petrucci de série en la matière on n’est pas inquiet. Le D-Sonic déchire sa mère, c’est un micro à la fois puissant et subtil, agressif et musical, très équilibré entre rage et souplesse, le micro grave tape bien lui aussi avec des basses qui se tiennent et une netteté dans l’attaque conjuguée à une chaleur bienvenue. Il semble bien que l’acajou du tone block et du manche fasse merveille. La position intermédiaire, délicate et cristalline fournit un son de type intermédiaire à la Fender convaincant, et lorsqu’on « pull » on a quelque chose d’un peu plus joufflu. Dès qu’on pousse un peu le gain sur l’ampli les crunchs prennent le pouvoir avec toujours autant de réussite. Enfin en saturax, la JP sonne fat, avec une belle compression naturelle et des harmoniques sifflées qui fusent comme à la parade. Le vibrato, excellent, tient très bien l’accord même quand on s’en sert avec entrain. Sans blocage, il est bien aidé par les mécanique (à blocage elles) et par la rectitude des cordes derrière le sillet.

Carton plein

La John Petrucci BFR a une grosse personnalité, elle gagne en élégance avec sa corne amincie. C’est une excellente guitare, un vrai instrument qui procure de belles sensations, un instrument d’exception. On ne peut que s’incliner devant son côté évident et abouti. Il suffit de la prendre en main pour se dire : « Ouais c’est ça, ça ne pouvait être que comme ça tellement c’est bien ! » Y’a que quand on vous annonce le prix que vous redescendez un peu sur terre. Et encore... parce que vu la tuerie que c’est... c’est pas si cher finalement. (je sais, je sais, allez-y, lancez-moi des cailloux...)

http://www.judge-fredd.fr/media/son...

ernie ball bfr petrucci

Autres infos
  • Une John Petrucci d’exception
  • Bois exceptionnels
  • Lutherie de haute volée
  • Finition esthétique et attention aux détails
  • Confort du manche
  • Etui BFR spécifique et luxueux
  • Réservée aux gros porte-monnaies
  • Prix indicatif : 4 499 €
  • Distribution : Hight Tech Distribution

 

Mots-Clefs

Instruments
Electrique + piezo
Type d’article
Banc d’essai
Musiciens/Groupes
John Petrucci
Marques
Music Man
Numéro
GX24

 

Plus sur le web


Rechercher

5 articles au hasard

1.  Xtreme Saturax

2.  Don’t stay clean

3.  Les systèmes modulaires et le retour aux classiques

4.  La sainte alliance

5.  Le son du Texas Blues avec KWS


Dans la même rubrique

22/08/2017 – The new Reeveserend

22/06/2017 – The girl in red

20/06/2017 – Neeeeeeeed !!!!

22/04/2017 – Nouveau départ

20/04/2017 – Show yourself !