De plus, il est japonais à une époque où l’on commençe à se méfier de la trop grande réussite commerciale de l’empire du soleil levant. Malgré tout ces handicaps et au mépris de toutes les règles bien établies du monde de la guitare, le JC120 va s’imposer.
D’abord grâce à ses qualités propres : il est extrêmement bien conçu et construit, ne tombe quasiment pas en panne et se montre très facile à réparer ; ses deux HP, son arrière ouvert et son chorus intégré lui donnent une belle diffusion, le son tourne beau et large. Heureux propriétaire d’un des tous premiers JC120 arrivés en France je lui ai tout fait subir ; j’ai joué du piano Rhodes dessus (je l’avais acheté pour ça), de la basse (avec la disto, un must) et de la guitare sans jamais aucune panne. Ensuite, il va surfer sur la mode : la New Wave arrive et avec elle l’aspiration à des sons clairs puissants et chatoyants. La puissance il l’a, la couleur son chorus la lui donne, la notoriété, Police (parmi d’autres) la lui offre.
Son succès tient aussi à sa conception intelligente. A partir d’un préampli mono, le signal est routé vers deux amplis de puissance de 60W chacun, l’un dévolu au son dry, l’autre au chorus, de là vient la largeur, surtout si vous répercutez cette stéréo dans la sono. On note qu’il était possible de basculer du chorus vers un effet vibrato ou de couper le chorus mais que personne ne le faisait. Le JC120 a connu une longue carrière ponctuée de quelques modifications pas toujours heureuses, mais qui n’entamèrent jamais ses qualités profondes.
Le JC120 fut donc un ampli à la personnalité unique qui permit à Roland de se faire une place dans l’amplification guitare, ce qui nous valut par la suite le Cube un excellent petit ampli de club.