Alors bien sûr, ce qui frappe d’entrée, c’est ce look façon hache saxonne, une forme somme toute très „bicirichienne“, qui ne laisse pas indifférent. Le corps de la belle, en acajou, est recouvert d’une feuille d’érable flammé, plus là pour le look que pour influer véritablement sur le son, et c’est réussi car elle rend vraiment bien. Le manche, collé, en acajou lui aussi, reçoit, outre le binding, une touche en palissandre, 24 cases, délimitées par des frettes jumbo très agréables sous la main gauche. La jonction corps/manche a été travaillée, et ouvre une voie royale vers la 24e case. Le profil du manche, très standard, conviendra à une majorité d’entre nous. Les cordes traversantes aident en général à la circulation des vibrations et donc au sustain ce qui se vérifiera lors de l’essai. Six mini Grover se chargent, avec succès, de la bonne tenue d’accord de l’instrument. L’attache de sangle arrière et le jack se nichent dans l’arrondi, à l’arrière du corps, mieux vaudra donc employer un jack coudé, même si ce n’est pas une obligation. Bref, cette hache de guerre est plutôt bien faite, ne souffre d’aucun défaut visible, et on regrettera juste que le compartiment pour la pile 9V de l’électronique active oblige à sortir le tournevis, ESP/LTD ayant été parmi les premières marques à proposer des compartiments à piles super pratiques ne nécessitant aucun outil. Dommage.
Bonne pâte
A la prise en main la guitare s’avère équilibrée en position debout, agréable à jouer avec une action plutôt basse, un beau son à vide, plein, brillant et un bon sustain. Le diapason long n’empêche pas des tirés faciles et un confort de jeu indéniable. Seuls les bords de frettes, sans être vraiment gênants ou mal finis, auraient pu être un poil plus doux par endroits, mais rien qui empêche de jouir avec plaisir de l’instrument.
On en parlait : à propos de la pile, l’AX401 embarque deux micros actifs EMG 81. Une fois branché, le son est bien équilibré et ouvert. On n’a pas cette compression excessive ou ce côté creusé qu’on constate parfois sur certaines guitares équipées d’EMG (comme quoi…), c’est très plaisant, les mids sont là et bien là, les harmoniques aussi. On peut bien sûr atteindre le gros metal qui tache à la Max Cavallera, mais aussi des crunchs très blues/rock (ça vous étonne hein ?) et des sons saturés qui conviendront tant au gros rock façon VH qu’au hard bien velu. De plus, volume et tonalité sont progressifs, permettant ainsi de varier notablement le rendu. Je me suis donc régalé aux commandes de cet engin à aligner des rythmiques autoroutières « à la assedesse », à revisiter de vieux riffs de White Zombie que je croyais avoir oubliés et, sur le micro grave, en baissant un peu le volume, j’ai même enquillé un petit Chicago blues des familles.
Polyvalente, l’eusses-tu cru ?
Bien sûr les bluesmen n’auront pas forcément envie de 24 cases, d’une électronique active et d’une forme hallebardesque mais il me semblait important de signaler que cette AX est capable de bien d’autres choses en sus du registre metal auquel elle semble destinée, ce qui en fait une guitare beaucoup plus polyvalente qu’elle n’en a l’air à première vue.