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James Trussart Steelcrow

Trop bonne !

D janvier 1999     H 15:35     A Judge Fredd    


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Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, Rich Robinson, guitariste et frère de chanteur, officie au sein des Black Crowes, groupe sous influence "early seventies" prononcée, tant point de vue musical (Free, Hendrix) qu’en ce concerne le matos, du vintage sinon rien... ou presque.

Dans le presque se sont infiltrés des noms aussi prestigieux que Zeimatis, Matchless et... Trussart. On appréciera d’autant plus la performance quand on saura que la guitare objet de ce test est le sixième instrument réalisé par James pour Robinson. D’ailleurs si vous possédez le dernier disque des Crowes, sachez que la plupart des parties de grattes jouées par Rich l’ont été sur une Steelphonic, un des modèles de James.

Rich Robinson

Style trop !

Esthétiquement, comme pour le reste nous le verrons, la guitare concilie modernité et tradition vintage. Un corps en aulne d’inspiration Les Paul pas trop épais, percé de plusieurs cavités tant pour le son que pour le poids, (poids toujours). Une plaque d’inox gravée vient s’y insérer. Elle-même reçoit des plaques plus petites, l’une, ronde, soutenant le chevalet doté de capteurs piézo et entourant le micro aigu, l’autre percée et grillagée rappelant les dobros, sur laquelle prend place un sélecteur trois positions. On retrouve ce même inox, inséré là aussi, sur la crosse maison qui allie ainsi esthétique et efficacité puisqu’une plaque de métal sur la crosse d’une guitare favorise le sustain de l’instrument. Surmontant le manche en érable, vissé en quatre points à hauteur de la dix-septième case, la touche, en ébène, compte vingt-quatre frettes à la fois hautes et larges. L’accastillage entièrement chromé ou silver se compose de deux attaches bandoulières bien larges, six mécaniques de type Kluson, trois boutons de potard et une coquille de jack ronde. Le tout se montre confortable à jouer sauf peut-être dans les deux dernières cases (23 et 24) car la jonction corps/manche vous rentre alors dans la paume. La guitare sonne déjà fort bien et profondément à vide.

La Steelcrow

L’électronique est donc hybride, combinant les capteurs piézo du chevalet et deux humbuckers Tom Holmes de type PAF avec caches métalliques. Les deux doubles sont routés de manière assez traditionnelle, sélecteur trois positions volume et tonalité. Ce volume et cette tonalité bénéficient aussi au piézo. Un potard de mix avec point milieu entre micros et piézos permet de mixer, à l’envie, tout piézo, tout micros, et toutes les gradations entre les deux. Bravo pour le côté progressif du volume et plus encore de la tonalité. J’ai d’ailleurs rapidement opté pour la tonalité à zéro, extrêmement exploitable qui présente l’avantage de gommer certaines fréquences criardes du piézo ou de l’aigu tout en maintenant au son des aigus à profusion et un superbe grain.

Son style de sons stylés

En totale piézo ne vous attendez pas à un son de guitare sèche. On se promène plutôt du côté de la casserole de grand mère, mais attention c’est super comme son. On entend tout, les doigts, les bruits et les résonances internes de la guitares, le moindre mouvement de corde passe dans l’ampli, c’est à la fois très roots et très organique. Dans ce mode on est armé pour le blues brut, la swamp music dans ce qu’elle a de plus direct, c’est impressionnant, on s’y laisse prendre et on aligne vite des licks "à la Jimmie Vaughan meets Dr John". De l’autre côté en tout micros, on a là encore une excellente impression. Si la qualité des Tom Holmes, bobinés à la main s.v.p., n’est plus à démontrer, ils prennent sur cet instrument une couleur très très authentique, avec une pertinence rarement atteinte dans le registre crunch rock. Le grain du grave est superbe tout en rondeur élastique avec une petite tendance au graillon quand on pousse un peu le drive et qu’on attaque un poil à la main droite. L’aigu est plus râpeux plus midrange, bref plus agressif tout en gardant un côté vintage prononcé. La guitare conjugue attaques précises et corps gras. Bien évidemment le must c’est le mélange micros piézo qui ramène tout le côté "entrailles du second dans le son des premiers. C’est vraiment jouissif et on peut passer des heures à essayer, ajuster, avec toujours de bonnes surprises à la clef.

Bien sûr tout cela a un prix, justifié et finalement assez raisonnable au regard du boulot effectué. Notons d’ailleurs que le prix final varie essentiellement en fonction du travail de gravure à effectuer : pour une Steelcrow recouverte d’une plaque façon marchepied de tracteur (à l’image de la pédale Boogie VTwin par ex.) vous resterez autour de 16 000 F, après ça peut monter 10 000 F plus haut, c’est à vous de voir... En tous cas, James Trussart signe là un excellent instrument très bien fait, à la fois vintage et moderne, authentique et riche, plaisant à jouer, plein de caractère et esthétiquement réussi. Bon, on va quand même la rendre à Rich Robinson mais c’est vraiment parce qu’il insiste.


Autres infos
  • Superbe et exclusive
  • Sonorités variées et gratifiantes
  • Esprit vintage bien compris
  • Volume et tonalité performants
  • Le plus apporté par les piézo
  • Petite gêne quand on joue sur les deux dernières cases
  • Prix indicatif : de 16 000 à 25 000 F TTC env.
  • Distribution : James Trussart

 

Mots-Clefs

Instruments
Guitare électrique Luthier
Type d’article
Banc d’essai
Musiciens/Groupes
Black Crows
Marques
James Trussart
Numéro
G&C 203

 

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