L’Engl fait irrésistiblement penser à sa devancière la V-Twin Boogie : même robe chromée avec un dessin légèrement différent et même destination, à savoir un préampli de sol qui peut servir comme préampli de base ou comme couteau suisse pour vous sortir de toutes les situations. Dernier-né de la catégorie, il est aussi le plus complet : deux fois plus gros que son homologue américaine, il offre quatre sons, la gestion MIDI d’un autre appareil, une boucle d’effets, l’image stéréo, ainsi que la possibilité d’attaquer un baffle directement donc de servir de petit ampli pour jouer chez soi ou dans un petit club.
L’appareil se montre très stable, sa large surface étant secondée par quatre gros patins qui grippent bien ; on note l’alim interne, bien vue. Les deux 12 AX7 qui se trouvent à l’intérieur sont rehaussées de LED rouges évoquant les forges de l’enfer. Tous les réglages, chapeautés de potentiomètres en flèches, sont situés à l’arrière du pédalier, dans une dépression, ce qui évite de les modifier involontairement avec le pied. Les connexions à l’arrière du pédalier sont à la fois accessibles et à l’abri. La construction de l’engin est digne d’éloges, les matériaux employés semblant indestructibles.
L’Engl est amplement pourvu en sorties : vers ampli guitare, sorties lignes doublées de deux homologues à fréquences compensées c’est à dire en gros de type "cabinet simulator", sortie casque/baffle hi-fi/baffle guitare, bref une connectique tout à fait complète qui dote le Tube Toner de la plus large palette d’utilisation de sa catégorie. De plus, on peut appeler directement par le midi des effets qui vont être affectés à chaque son. Chacun bénéficie de deux canaux MIDI ; on peut avoir, par exemple un son clair chorusé et en appuyant sur la bascule entre les deux banques MIDI (switch MIDI Bank A/B) passer à un son réverbéré. De même pour le son crunch, on aura par exemple un léger delay court et un son crunch harmonisé etc. Le programme est appelé directement depuis le Tube Toner, en même tempes que le son auquel il est attaché, de façon complètement transparente pour l’utilisateur, ce qui est on ne peut plus confortable.
Un préampli du Toner
Donc quatre canaux, ou plutôt deux canaux qui fonctionnent selon deux modes : un Clean/Crunch avec un gain et un master, et un canal Lead qui peut fonctionner soit en en Soft Lead, soit en Heavy Lead. Chaque son possède son switch et sa LED bien visible. La classique égalisation trois bandes se renforce sur le canal Lead d’une présence qui permet de rendre le tout plus sharp. En son clair on apprécie le grain chaleureux et le Bright qui compense un très léger manque de niveau. Ce dernier disparaît dès qu’on passe en crunch. Le son devient alors plus étoffé, plus corpulent et authentiquement rock. Basculons sur le Lead avec un Soft Lead dont le nom ne se justifie que face au Heavy Lead. En Soft, la saturation est déjà conséquente, chantante et sifflante. Enfin en mode heavy on a accès au gros son que l’égalisation performante taille au doigt et à l’oeil. Les prestations du Tube Toner sont aussi bonnes branché sur l’entrée instrument que sur un (ou deux) amplis de puissance. Les sorties recording se montrent dignes des meilleurs cabinet simulator, sauvegardant les caractéristiques du son et offrant là encore la largeur d’une image stéréo d’autant plus bienvenue que vous aurez mis un effet stéréo dans la boucle d’effets. Cette dernière est clairement au niveau. Plus fort encore, j’ai branché l’appareil sur un baffle 4x12 Marshall par la sortie casque/baffle et... himmel !! On a l’équivalent d’un 15/20W à lampes de bon aloi.
Les teutons m’a tuer
On pourra toujours essayer de trouver à ronchonner sur le prix ou autre chose, mais on est bien obligé de reconnaître que rarement un appareil s’est montré aussi convaincant à tous niveaux. Wunderbar !!