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Lampes, transistors, hybrides

D 1998     H 17:53     A Judge Fredd    


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Au risque d’en décevoir certains sachez tout d’abord que lampes et transistors font le même travail dans un amplificateur : ils amplifient un signal.

La différence de rendu (non vos oreilles ne vous avaient pas menti) vient de leur manière de travailler et de leurs caractéristiques "physiques". C’est paradoxalement à son "infériorité technique" que la lampe doit sa suprématie en matière d’amplification guitare et dans le coeur des guitaristes, dernier carré de ses soupirants avec les audiophiles de haut vol et certains radio-amateurs.

4 KT66 en action
Un quartet de KT66 en action c’est quand même bien classe...

Une lampe regroupe un certain nombre d’électrodes, dans un tube de verre à l’intérieur duquel le vide a été fait, comme dans une ampoule électrique et pour la même raison : éviter que les composants ne brûlent ; pas d’air, pas de combustion. Le principe de fonctionnement est le suivant : une électrode chargée négativement, la cathode, est chauffée par un filament (c’est lui qui brille dans le noir), jusqu’à ce qu’elle génère un flot d’électrons qui va être irrésistiblement attiré par un autre électrode, chargée positivement, l’anode (le truc gris qui entoure tout le reste). Une troisième électrode, la grille, va contrôler ce flux d’électrons grâce au signal émis par votre guitare. Ce dernier bien que de faible voltage va donc pouvoir, via la grille, affecter considérablement la quantité de courant qui circule de la cathode à l’anode. Voilà pourquoi on peut parler d’amplification.

Lampes de préampli

Au fait, trois électrodes... eh oui : triode !! Ca ne vous dit rien ? La lampe de préampli la plus courante de nos jours, la 12AX7 ou ECC83 7025 en est une. Plus exactement une double triode : elle contient deux fois le montage que nous venons de détailler. Les autres lampes de préamplification que vous risquez de trouver dans vos appareils (12AU7, 12AY7 etc.) sont elles aussi des doubles triodes, à moins que vous possédiez un ampli vintage intégrant une 6K11 (triple triode) ou une ECL 86 (triode + pentode). Les lampes de puissance sont plus grosses. Celles utilisées actuellement (EL34, EL84, 6L6/5881, 6550) sont toutes des pentodes (cinq électrodes, on rajoute deux grilles : une pour stabiliser le flux d’électrons, l’autre pour absorber les électrons fous). Elles fonctionnent toutes sur le même principe, ce qui ne veut surtout pas dire qu’on peut les substituer l’une à l’autre. En matière de puissance, il existe différentes architectures. Chacune est plus ou moins rattachée (à tort ou à raison d’ailleurs) à la marque qui l’a rendue célèbre dans notre microcosme : Marshall/EL34, Vox/EL84, Fender/Boogie/6L6/5881 etc. Leur caractéristiques physiques, taille des composants, volume du globe de verre, font qu’à puissance sensiblement égale, elles ne travaillent pas toutes dans les mêmes conditions. Cela se retrouve bien sûr à l’arrivée : l’EL34 par exemple distord plus tôt qu’une 6550. Contrairement aux lampes de préamplification qui ont chacune un rôle particulier dans le circuit d’amplification, les lampes de puissance travaillent par équipes de deux (duet, Marshall JTM45), quatre (quartet, Soldano SLO 100), six (sextet, Fender Supertwin). C’est pourquoi il convient de les changer toutes même s’il n’y en a qu’une qui pose problème car les performances de l’équipe sont toujours réduites au maillon le plus faible. D’où la supériorité des lampes vendues appairées, dont on a vérifié l’homogénéité des performances. Cela explique aussi que la puissance d’un appareil soit déterminée non seulement par le type de lampe mais aussi par leur nombre : 4 x EL34 = +/- 100 W, 2 x EL34 = +/- 50 W. Quelques amplis de faible puissance (Fender Champ) n’emploient qu’une seule lampe de puissance.

Moins glamour mais beaucoup plus petits
Moins glamour mais beaucoup plus petits, les transistors !

Un transistor fonctionne en gros comme une triode avec un émetteur chargé négativement, un collecteur chargé positivement, quoique ce puisse être l’inverse, et la base qui reçoit votre signal. Le transistor a rapidement supplanté la lampe dans tous les domaines et il ne faisait aucun doute dans l’esprit de beaucoup qu’il en irait de même pour les amplis guitares. Le transistor est plus fiable, plus logeable, ne nécessite pas de transfo de sortie et travaille plus vite et plus fidèlement qu’une lampe : tout pour plaire.

Transistor

Oui mais la plupart d’entre nous ne joue pas uniquement en son clair, domaine où le transistor excelle. Nous aimons la saturation, et il faut bien avouer que là... il n’y a pas photo. Celle-ci intervient lorsque les capacités du composant à retransmettre fidèlement le signal sont dépassées par la puissance même dudit signal. S’ensuit une perversion de ce dernier. La lampe telle le roseau plie mais ne rompt pas (ou alors vous êtes dingue) ; le transistor, tel le chêne va s’évertuer à contenir les assauts du signal jusqu’à son point limite. Il va alors, tout d’un coup, produire une saturation désagréable parce que fidèle jusqu’au bout, il transmettra tout ce qu’il peut au HP y compris les fréquences aiguës qu’une amplification à lampes supprime. Les premiers transistors étaient au germanium, abandonné au profit du plus performant silicium. Les transistors Mosfet apparus plus tard sont ceux qui donnent les résultats les plus proches de ceux des lampes. Même s’ils sont rares, il existe des amplis guitare à transistors qui ont marqué (Jazz Chorus 120 Roland), et/ou qui sont de bons amplis pour débuter (Marshall Valvestate, Peavey Transtube). Cela dit les transistors progressent année après année et il est très possible qu’un jour, ils arrivent à un rendu comparable à celui des lampes.

Peavey Heritage

Les hybrides, peu nombreux, tentent de concilier les deux technologies : préamp à lampes + puissance à transistors (Fender Performer) ou le contraire (Peavey Héritage). Notez que vous pouvez en faire autant si vous optez pour un système modulaire.

 

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