Eh bien les deux mon général : Hamer met en pratique sa devise « Modern Vintage » tout en adoptant une fois de plus une dénomination propre à rendre chèvre les générations de spéculateurs à venir. Bien fait, les guitares c’est fait pour jouer, pas pour spéculer !
Lutherie top classe
On retrouve donc un corps acajou joliment sculpté avec le double cutaway qui va bien. Le manche a quant à lui pris de l’embonpoint par rapports aux modèles des années 80 et 90, se rapprochant du profil rond et de la présence en main des manches rounded Les Paul Gibson. Sa constitution en trois parties avec grain opposé, gage de stabilité dans le temps, est une des marques de fabrique chez Hamer. Il se termine par l’habituelle crosse noire équipée de six mécaniques Shaller à bain d’huile. La touche palissandre reçoit des frettes jumbo et comporte 22 cases. L’accès aux aigus ne pose aucun problème puisque la jonction corps/manche s’opère à la 21e frette. La table, en deux parties d’un superbe érable, adopte un ton, joliment nommé Aztec Gold, plus caramel que le corps, plus sombre. L’ensemble est recouvert de 14 couches de laque, c’est dire le soin apporté à la finition de ces guitares. Rien à dire donc côté look comme du point de vue lutherie, c’est classe et soigné, on n’a plus qu’à s’incliner respectueusement avant que d’attaquer sauvagement la bête.
Le manche bien présent dans la main, procure des sensations très agréables, l’action basse facilite le jeu et transforme les tirés en jeux d’enfants. Les vibrations circulent bien, on les sent dans le corps contre le gras du bide et dans le manche par la main gauche. A vide, on a déjà beaucoup de brillance, un sustain naturel prometteur et une aisance de jeu qui ne fera que « s’amplifier » une fois branché (forcément).
Que du plaisir !
La quête de l’esprit vintage se poursuit avec les deux micros ’59 Seymour Duncan micros conçus pour reproduire le plus fidèlement possible les sonorités des PAF 59, Hamer peaufinant visuellement l’histoire en les habillant d’un capot métallique chromé et d’un tour crème. Les Seymour sont servis par deux volumes, une tonalité et un sélecteur trois positions.
On retrouve une fois branché toutes les qualités entrevues à vide. Le micro manche sonne chaud, très beau en son clair, avec des graves profonds, des attaques claires et précises mais sans agressivité malvenue. Il crunche très bluesy, corpulent et fat. L’aigu est cisaillant à souhait, se montre grenu dès les sons crunch, avec une corpulence qui va croissant à mesure qu’on rentre dans le saturax. On note sur les distos un peu extrêmes de légères fréquences suraiguës. La guitare est à l’aise dans tous les registres : c’est un excellent instrument blues-rock mais à l’instar d’une Les Paul, elle peut taper dans pas mal de styles différents.
La Studio Aztec Gold est bien faite, bien finie, agréable à jouer. Livrée dans un magnifique étui elle bénéficie de petites astuces comme ses boutons attache bandoulière prêts à recevoir le système Straplock Dunlop. Conjuguant un feeling vintage et la polyvalence d’une très bonne Les Paul, elle est à même de faire le bonheur de bon nombre de guitaristes fortunés (ben oui quand même...) qu’ils soient hardeux, bluesmen, rockers country men ou musiciens de bal.
http://www.judge-fredd.fr/media/son...