Le Thunderverb 200 avait déjà fait forte impression mais sa puissance (malgré l’atténuateur) en effrayait certains, et ses 6550 ne convenaient pas à d’autres. Autant dire que cette tête 50W, avec ses six 12AX7 et ses deux EL34 risque fort de rallier leurs suffrages.
C’est bien un Orange
Esthétiquement, on ne change pas une formule qui gagne : tête assez profonde, recouverte du vynile Orange, solide et épais, protégé par quatre cornières noires métalliques, campée sur quatre gros patins caoutchouc et surmontée d’une grosse poignée caoutchouc, bien ventilée grâce à une grille aération noire au-dessus et une autre, orange, à l’arrière. Le châssis, blanc, avec poignées chromés à l’avant, et potards noirs est lui aussi un classique de la marque.
L’interrupteur principal se trouve à l’arrière, le standby (Play) à l’avant juste à côté d’un troisième switch pour commuter les canaux. Le panneau des commandes aligne, de gauche à droite, l’atténuateur, sorte de power soack intégré, la reverb, le volume, l’égalisation trois bandes et le gain du canal A, le volume, le Shape et le gain du canal B.
A l’arrière s’étalent le Send et le Return de la boucle d’effets, trois entrées footswitch (changement de canal, mise en /hors fonction de la reverb et de l’atténuateur), deux sorties 8ohms qui peuvent alimenter soit un baffle 8 ohms soit deux baffles 16 ohms, et une sortie 16 ohms, que j’ai employée avec mon baffle 2x12 Genz Benz G-Flex.
Le Thunderverb est super puissant et peut sans problème aller titiller pas mal de 100W du marché. Son principal intérêt vient de ce que ses deux canaux sont capables de sons clairs, de sons crunchs et de sons saturés. On a donc deux canaux polyvalents, le B allant en plus jusqu’à l’oversuperduperhyper graoûh façon nu metal.
Mieux vaut oublier la reverb sauf à doses homéopathiques parce qu’au delà de 1 c’est du gloubiboulga ; peut-être le seul truc superflu sur cet ampli. L’atténuateur par contre, c’est vraiment de la balle, comme un Power Soak intégré qui permet de jouer à des volumes raisonnables tout en faisant tourner l’ampli à plein régime. Je rappelle le principe : en gros une partie du signal émis par le transfo de sortie est dérivée vers une résistance, le reste allant au(x) HP. Donc, au fur et à mesure que vous tournez le potentiomètre vers la droite, vous déviez une partie de plus en plus importante du signal vers la résistance et attaquez de moins en moins les haut-parleurs. Résultat, le volume baisse alors que le comportement de l’ampli de puissance n’a pas été modifié. Comme l’atténuateur peut aussi se commander au pied, on peut s’en servir pour obtenir un boost sur un solo (en le désenclenchant) ou au contraire pour baisser le volume sur certains passages.
Il sait tout faire
Sur le canal A, j’ai beaucoup apprécié l’égalisation : un réglage de basses qui donne des basses bien rondes pleines et présentes, des aigus très musicaux, jamais agressifs (pas d’abeilles) et des mids qui permettent vraiment de sculpter le son. Les rapports gain/volume sont très interactifs, super ludiques, on s’amuse vraiment et on obtient plein de nuances très gratifiantes, de beaux sons clairs, des crunchs fins et subtils, ainsi que de la franche saturation bien grasse.
Le canal B a donc troqué la classique égalisation trois bandes contre un réglage Shape qui commence très médium, très canard en position 0 et qui, au fur et à mesure qu’on le pousse, baisse les mids et augmente le taux de graves et d’aigus. Dans la deuxième moitié de sa course, avec un son saturé on a l’arme idéale pour tout ce qui est gros saturax creusé moderne. En son clair on a de quoi jouer des arpèges façon ballade etc. En cherchant dans les crunchs on parcourt également tout un panel différent et complémentaire de celui du canal A.
Avec la Thunderverb 50, Orange propose une tête quasiment tout terrain tant au niveau des sons que des applications, chez soi, sur grosse et petite scène, en studio il sera à l’aise partout. Dis monsieur High Tech pourquoi tu me l’as repris ?