L’avant de l’ampli a de la gueule : déco sympa à tendance vintage crème et noir, vinyle correct et bien posé, le tout orné du logo ovale Peavey version « plastique métallique ». Les coins sont protégés par des cornières en métal, une grille métal à l’arrière garantissant les composants internes et assurant la ventilation de l’ensemble. Inspiration britannique oblige, le panneau des commandes imite celui d’un Marshall JMP par exemple. Seuls les boutons plastiques octogonaux noirs jurent un peu avec le reste, dommage ; ils sont cependant lisibles et préhensibles ce qui est l’essentiel.
Le panneau en question regroupe deux entrées, Hi et Low, un volume de préampli (gain quoi...), une égalisation trois bandes, un switch Boost, les Send et Return de la boucle d’effets, ce n’est pas très courant mais il peut se révéler pratique à l’usage de ne pas avoir à passer derrière l’ampli pour effectuer ces branchements. Vient ensuite la section puissance avec Master, Resonance Presence et Texture. A l’arrière, le Windsor met à notre disposition deux sorties HP accompagnées de leur sélecteur 4/8/16 Ohms et l’entrée footswich pour contrôler le boost (footswitch non fourni).
Le Windsor les watts !
Donc Peavey a dégainé le quartet d’EL34 qui va bien avec pour objectif revendiqué de cibler l’amplification anglaise, type Marshall. Trois 12AX7 assurent quant à elles, la préamplification. Les transfos semblent assez petits ce qui explique le poids relativement modéré de l’ampli. J’ai d’abord essayé la tête at home, sur mon baffle 2x12 Genz Benz. Première constatation, le Windsor a une bonne patate, il crache bien et a du coffre. Il ne sonne pas comme les Marshall dont il s’inspire mais on est bien dans le monde des EL34. L’engin délivre des sons intéressants, exploitables et musicaux, mais attention on n’est pas vraiment dans le vintage. Les réglages d’égalisation y sont pour quelque chose et semblent un poil chimiques, je veux dire paradoxalement trop efficaces.
Le Boost, censé booster le volume, booste en fait les mids ce qui rend le son plus perçant traversant mieux le mix, certains aimeront d’autres pas, c’est vraiment affaire de goût. La Resonance est un peu comme une « presence des basses », plus on pousse et plus elles sont grosses quitte à paraître parfois un peu trop bodybuildées. La Presence se situe dans un registre un poil agressif, on a donc tendance à ne pas trop la pousser. La Texture agit de façon originale et musicalement intéressante : quand on la baisse à fond c’est comme si on passait en 50W puisque ça met progressivement hors-jeu une paire d’EL34. Même si, très logiquement, ça n’a qu’un effet limité sur la puissance audible, en revanche ça joue sur la texture du son qui devient plus crémeux, plus resserré moins « prends ça dans ta face ».
Tous ces réglages se montrent extrêmement interactifs, à tel point qu’il n’est pas idiot, les premiers temps du moins de les noter lorsqu’un son vous plaît. Cela élargit le terrain de jeu de l’ampli qui va de sons clairs que l’on peut rendre plus ou moins chauds, plus ou moins acides, à des sons crunchs poussés très rock n’ roll, ou des saturations plus joufflues, plus juteuses, bien qu’un peu plus raides que celle d’un JCM800 (un d’époque bien sûr) par exemple. Le Windsor tape aussi avec bonheur dans les sons modernes pour gros méchants au yeux rouges qui brillent dans la nuit.
J’ai ensuite essayé la tête sur son baffle et là, petite déception quand même, le 4x12 maison n’étant pas à la hauteur des performances de la tête : toute la puissance ne passe pas, les basses sont moins présentes et on est plus dans un rendu moyen de combo. Cela étant au prix où il est vendu, ce n’est guère étonnant.
A l’arrivée un ampli puissant, un poil raide, qu’il faut un peu pratiquer pour en tirer ce qu’on veut. Il ne conviendra pas à tout le monde mais s’il vous va... foncez parce qu’un half stack à ce prix « Ben c’est pô tousse les jours qu’on voye çô mon gâ ! ».
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