Pour ceux qui connaissent, imaginez un SLO 100, ampli mythique et fondateur de la marque Soldano, avec un fronton bleu, un panneau des commandes noir, et vous ne serez pas loin du Jet City 100. Seuls manquent à l’appel par rapport au SLO les deux mini switches (Bright et Clean/Crunch) ainsi que la sortie Slave et son volume à l’arrière. Pour le reste, c’est du clonage pur et simple.
On retrouve donc un panneau des commandes pur Soldano, simple et efficace, avec une section preamp regroupant les gains des deux canaux (Normal et Overdrive), puis l’égalisation trois bandes commune et la section master, avec un Volume pour chaque canal et le réglage de Presence. A l’intérieur, même topo, Jet City a casé 5x12AX7 et 4x6L6 entre deux gros transfos, on reste en plein dans l’esprit SLO. A l’arrière, deux sorties HP 4 Ohms, deux sorties 8 Ohms, une sortie 16 Ohms permettent d’utiliser le(s) baffle(s) qu’on voudra, l’entrée pour le footswitch fourni (on ne peut pas changer de canal sans lui) ainsi que le Send et le Return de la boucle d’effets.
Du vrai bon gros son
J’ai testé l’engin avec le 2x12 JCA24S Jet City, avec un 4x12 Marshall et avec le JCA48S de la marque. Avec le 2x12, sous 8 Ohms, on est tout de suite frappé par la puissance dégagée qui augure bien de la suite. Le canal Normal commence à cruncher à partir de 2,5 au gain à peu près, mais vu la puissance disponible au master on peut rester Clean et bastonner quand même, notamment avec des simples bobinages. L’égalisation fait bien son job, les basses surprennent agréablement par leur belle tenue même à fort volume. Cela sera encore plus vrai sur les 4x12, le 2x12 demandant grâce si on pousse et les basses et le volume général au-delà des ¾ ; mais, bon on est déjà dans des réglages un peu extrêmes là...
Le son est bright à souhait et on n’a pas à pousser les aigus et la presence outre-mesure. Les mids colorent bien le son, bref tout fonctionne au mieux, on note juste une légère raideur due, à mon avis, au choix des lampes de première monte et non à l’ampli lui-même. Sur le Normal, on crunche bien méchant et on arrive à la disto dès qu’on passe la moitié du gain. En basculant sur le canal Overdrive, la texture s’épaissit nettement, on a plus de crémeux, plus de grain et on sent que l’ampli a des gonades en béton. Cela se confirme en passant sur les 4x12. Avec le baffle Marshall, on gagne en velouté par rapport au 2x12, c’est logique, on a deux HP de plus et on est en 16 Ohms, avec plus de résonance naturelle, plus de rebond, ce qui est particulièrement appréciable sur le canal Normal. Sur le 4x12 de la marque, on a en quelque sorte une synthèse des deux précédents avec le côté fat et rebondi d’un 4x12 et la même niaque que le 2x12 sur les aigus et les mids. Ce canal Overdrive nous emporte au nirvana de la disto et peut atteindre le metal sans problème, même si, il excelle dans le power blues, le rock et le hard-rock avant tout. J’ai répété avec trois heures durant, à fond les ballons, pour moi le test est concluant, à part pour le footswitch du modèle testé qui était un poil capricieux.
Merci Mike
En adaptant le design du SLO 100, Jet City et Mike Soldano ont su éviter la facilité qui aurait été de coller la signature du maître sur des amplis quelconques juste pour faire des sous. Le Jet City 100 mérite sa griffe Soldano en cela qu’il conjugue un vrai son lampe bien méchant, un taux de saturation digne de son ancêtre, et la simplicité, la sobriété qu’on a toujours apprécié chez Soldano.