Sur le boîtier, on trouve quatre footswitch pouvant appeler quatre presets « utilisateur », et six potards : les cinq premiers, groupés, représentent les classiques Drive, volume et égalisation trois bandes. Attention cependant ce ne sont pas des potentiomètres mais des encodeurs ce qui peut causer des surprises lors de l’appel d’un preset en live surtout côté volume. Il est donc préférable de ne jouer qu’avec vos presets et de ne manipuler live que l’égalisation. Ce n’est pas si limitatif que ça en a l’air car, comme pour le delay, l’adjonction d’une pédale d’expression vous permet d’avoir deux réglages différents sur le même preset (changement de volume, changement d’égalisation...) soit huit distos (ou overdrives ou fuzz) au pied. Le sixième potard, cranté, permet de sélectionner la pédale que l’on veut utiliser.
Comme pour le DL4 et tous les produits Line 6, on a commencé par faire un recensement de ce que la planète guitare avait connu comme pédales overdrive/disto/fuzz de légende, puis on a modelisé leur rendu et on a tout mis dans la boîte. Cela donne donc un engin dont la prétention est d’émuler aussi bien le Tube Screamer Ibanez que la Boss Metal Zone ou le Tone Bender Colorsound entre autres puisque l’engin propose 16 pédales différentes (15 émulations plus une disto originale). « J’aimerais bien voir ça » dites-vous ? Ben moi aussi alors allons-y !
Danse avec les pédales
Commençons par le Boost/Comp inspiré par le Micro Amp MXR, petit booster de signal, à la fois discret et efficace qui permettait aux grands anciens d’attaquer un peu plus leurs gros stacks en entrée ce qui évitait d’avoir à trop pousser l’étage de puissance pour saturer. Line 6 y ajoute l’égalisation graves/aigus et un taux de compression réglable via le potard de mid. J’ai eu un Micro Amp dans le temps, franchement le DM4 fait la même chose... en mieux. Suit l’émulation du Tube Driver Chandler, pédale fort prisée d’Eric Johnson. Il gagne au passage un réglage de médiums comme ce sera le cas pour beaucoup des pédales modelisées ici, qui, dans leur forme originale, n’ont souvent qu’une égalisation deux bandes ou un Tone. Là encore c’est un plus indéniable qui semble décupler les possibilités de la pédale d’origine. Pour le Tube Screamer (TS-808) vous aurez le choix entre une égalisation graves/aigus ou en manipulant uniquement les mids le Tone d’origine (recommandé). Parfait pour attaquer un Fender et jouer à la SRV sur le micro grave de votre strat. La modélisation du Dod Overdive/Preamp 250 se montre très polyvalent et sera une bonne base pour pas mal de sons rock d’autant que les rapports drive/master y sont très riches. Classic Distortion, basée sur la ProCo Rat me semble un peu moins intéressante mais je n’ai jamais vraiment apprécié les Rat, donc je ne suis pas bon juge (pour une fois...). Notez que les mids fonctionnent comme le filtre de la pédale originale. Suit une émulation très réussie de la MT-2 Boss dont on retrouve toutes les qualités heavy metalesques, la compression des graves et, plus étonnant, les même possibilités d’égalisation alors qu’on n’a pas ici d’égaliseur paramétrique sur les mids. Suivent les émulations d’une tapée de fuzz dont, entre autres la Maestro Fuzz Tone, la Fuzz Face (dont l’émulation semble bien supérieure au modèle actuellement en vente), La Vox Tone Bender, La Big Muff etc. toutes extrêmement bien rendues, musicales à souhait, bref le bonheur. Line 6 propose encore le Jet Phaser, un octave divider et l’Octavia Tycobrahe.
Au final on se retrouve avec une fantastique usine à distorsions, qu’il faudra apprendre à connaître pour en tirer le meilleur parti. Le DM4 s’adresse à tous, adeptes du vintage comme du moderne, de l’overdrive tempéré ou de la fuzz la plus extrême, ou à la recherche d’un engin hautement polyvalent. Il a l’air un peu cher comme ça mais s’il fallait acheter toutes les pédales qu’il émule (à supposer qu’on les retrouve toutes), ça coûterait combien ?